jeudi 28 septembre 2023

jeudi poésie - Tercets





Ce soir au jardin

les feuilles tourbillonnent

en robes dorées

 

Les feuilles s'envolent

portées par un courant d'air

- mes idées aussi 

vendredi 15 septembre 2023

Tercets du vendredi


Pour Lénaïg 


Quelques brindilles

sans scie et sans outils

l'oiseau fait son nid



Petite souris

même sous la lune rousse 

tous les chats sont gris




Sentier forestier -
Dans la brume du matin
le cri d'un corbeau 


le chat veille
un brin d'herbe s'agite
ami ou ennemi


LC de la Cachette - texte -  photos


jeudi 14 septembre 2023

Jeudi poésie Andrée Chedid




J’ai ancré l’espérance
Aux racines de la vie

Face aux ténèbres
J’ai dressé des clartés
Planté des flambeaux
A la lisière des nuits

Des clartés qui persistent
Des flambeaux qui se glissent
Entre ombres et barbaries

Des clartés qui renaissent
Des flambeaux qui se dressent
Sans jamais dépérir

J’enracine l’espérance
Dans le terreau du cœur
J’adopte toute l’espérance
En son esprit frondeur.

Andrée Chedid 

jeudi 7 septembre 2023

jeudi poésie Ronsard




J'espère et crains, je me tais et supplie,
Or je suis glace, et ores un feu chaud,
J'admire tout, et de rien ne me chaut,
Je me délace, et puis je me relie.

Rien ne me plaît sinon ce qui m'ennuie,
Je suis vaillant et le cœur me défaut,
J'ai l'espoir bas, j'ai le courage haut,
Je dompte Amour, et si je le défie.

Plus je me pique, et plus je suis rétif,
J'aime être libre, et veux être captif,
Cent fois je meurs, cent fois je prends naissance.

Un Prométhée en passions je suis ;
Et, pour aimer perdant toute puissance,
Ne pouvant rien, je fais ce que je puis.

Pierre de Ronsard   Le premier livre des Amours (1550)


samedi 12 août 2023

SILENCE

 


Départ cette semaine

je cartonne

j'abandonne

ordi et téléphone 


Un changement de rue

une nouvelle vie

et toujours mes ami-es


J’espère vous retrouver

aux bons soins d'Orange

et de l’installateur

après la quinzaine




mardi 11 juillet 2023

ça se précise...


 

Encore quelques démarches

et la rue fermée pour travaux

Patience


Trop important

les meubles sont donnés

vacuité !


Un temps d'adaptation et
On se retrouvera fin septembre




jeudi 1 juin 2023

Pause...

 Une pause qui se prolonge

les retards s'accumulent

le tunnel s'allonge 

la lueur espérée

s’affaiblit


Consolation

les pavots dansent

avec les iris éphémères


..

Et les roses

pour m'enivrer

une dernière fois









mardi 2 mai 2023

Petite coupure...

 Petite coupure bienvenue
en route pour la Belgique...


La découverte à Asfeld d'une extraordinaire église baroque
avant de rejoindre à Dinant la Meuse tranquille




Une sortie amicale qui stimule le moral 


 


mercredi 12 avril 2023

Changement de vie

Seule maintenant

Le jour approche 

où il faut délaisser 

maison et souvenirs...


Adieu arbres fleurs

jardin des oiseaux

écureuils malicieux

vous me manquez déjà


abandonner sa bibliothèque

c'est trahir des amis

apprendre à tout quitter







jeudi 2 mars 2023

Croqueurs de mots 278 - Fantastique

 

Défi 278 Jazzy veut du fantastique




Le roi des Aulnes

Qui chevauche si tard à travers la nuit et le vent ?
C'est le père avec son enfant.
Il porte l'enfant dans ses bras,
Il le tient ferme, il le réchauffe.

« Mon fils, pourquoi cette peur, pourquoi te cacher ainsi le visage ?
Père, ne vois-tu pas le roi des Aulnes,
Le roi des Aulnes, avec sa couronne et ses longs cheveux ?
— Mon fils, c'est un brouillard qui traîne.

— Viens, cher enfant, viens avec moi !
Nous jouerons ensemble à de si jolis jeux !
Maintes fleurs émaillées brillent sur la rive ;
Ma mère a maintes robes d'or.

— Mon père, mon père, et tu n'entends pas
Ce que le roi des Aulnes doucement me promet ?
— Sois tranquille, reste tranquille, mon enfant :
C'est le vent qui murmure dans les feuilles sèches.

— Gentil enfant, veux-tu me suivre ?
Mes filles auront grand soin de toi ;
Mes filles mènent la danse nocturne.
Elles te berceront, elles t'endormiront, à leur danse, à leur chant.

— Mon père, mon père, et ne vois-tu pas là-bas
Les filles du roi des aulnes à cette place sombre ?
— Mon fils, mon fils, je le vois bien :
Ce sont les vieux saules qui paraissent grisâtres.

— Je t'aime, ta beauté me charme,
Et, si tu ne veux pas céder, j'userai de violence.
— Mon père, mon père, voilà qu'il me saisit !
Le roi des Aulnes m'a fait mal ! »

Le père frémit, il presse son cheval,
Il tient dans ses bras l'enfant qui gémit ;
Il arrive à sa maison avec peine, avec angoisse :
L'enfant dans ses bras était mort.

Johann Wolfgang Goethe


lundi 27 février 2023

Croqueurs de mots 278

 


Défi 278 Jazzy 

Inventer une histoire à partir de ce tableau 

 <<Fuyant la critique>> de Pere Borrell del Caso


Ne vous trompez pas
Je suis bien réel

Plus personne au musée
C'est le moment de m'échapper
Vive la poudre d'escampette
Je vais enfin m'évader

A moi la banque
A moi la fortune
Juste un appui
Et c'est parti

Libre je suis libre
 Je sors du cadre
N'espérez pas me voir revenir
Vous pouvez courir

Tant de jours et d'années
A vous voir devant moi défiler
Je vous ai bien observé
Et vous demande du cadre qui est le prisonnier

Vos agitations vos idées
Vos critiques vos avis caustiques
Vous pouvez les garder
Moi je suis vivant
Vous ne faites que semblant

A moi la rue
J'y suis attendu




jeudi 23 février 2023

Croqueurs de mots N° 278 Peur

N° 278 Jazzy veut nous faire peur !  


L'angoisse la peur
la perte de ceux qu'on aime
quand sonne l'heure

La vie se détache
dans le "grand garage blanc"
- Angoisse nocturne

Année 2020
Salle d'attente désertée
la rue pour les larmes

Les fleurs de la cour
bien plus vaillantes
que le patient

Solitude
Chambre ou salle d'attente
chacun la sienne

Attente 
l'angoisse monte
inexorables minutes

Pique-nique au sous-sol
fermetures des cafétérias
- isolement

L'aiguille
cherche en vain la veine
pour la transfusion

Rouge sang
le géranium sur la fenêtre
sous l'averse

Demain l'hiver
le cœur s'arête
Miz du* 

*Miz du = les mois noirs 

Règne le silence
au chevet du malade
tandis que se détache une pétale
                 Mazaoka Shiki

Un monde de douleur et de peine
alors même que les cerisiers
sont en fleurs
       Issa



lundi 20 février 2023

lundi 30 janvier 2023

croqueurs de mots défi 276

 

Défi 276 des croqueurs de mots 

Niveaux de langues...


- Tiens donc ! Salut le Christian.

Content de t’revoir…tu sais pas la dernière, en passant devant chez la Marcelle v’la t’y pas qu'elle est dans ses nerfs tout ça parce que sa chatte vient de mettre bas et faut qu’elle s’en débarrasse vite fait.

- Bonjour André.

Il y a un certain temps que nous n’avons eu l’occasion de nous voir. Cette histoire de chat peut m’intéresser car j’envisage d’en adopter un prochainement.

- Un chat ? pour quoi faire, ton chien ça n’ te suffit pas ? comment ça va l’faire avec un chat !

- César est vieux et j’aime la compagnie des chats. Mon chien est tranquille et je saurai lui faire admettre un chaton, je plaiderai sa cause avec douceur et patience. Un animal de compagnie s’associe à nos peines comme à nos plaisirs.

- Mon chien j’l’aime bien parce c’est un bon gardien mais j’y cause pas juste pour lui dire assis ou couché, et l’chat doit chasser les souris, il reste dans la grange pas dans la maison.

- Evidemment c’est son rôle premier, il n’empêche que nos animaux familiers apprécient notre présence et savent aussi éprouver quelques sentiments à notre égard. Il faut voir comme ils nous rendent l’amour qu’on leur porte. Ne dit-on pas qu’on reconnait le maître dans leurs comportements.

-Ouais t’as p’têt raison mais le chat j’dis qu’c’est pour chasser…si t’en veux un va voir la Marcelle. A la revoyure…

- Au revoir André, nous aurons certainement l’occasion d’une prochaine fois…

jeudi 26 janvier 2023

Jeudi poésie

 Pour l'équipage François et Marie 

et les croqueurs de mots

Exposition Giacometti  Landerneau 2015


L'été sera l'hiver et le printemps l'automne,

Mon cœur sans battement, ma tête décervelée

Tu serais présent pour toujours à mon coté

Et ta voix résonnerait comme l’orage tonne

L’ennui sera un jeu, le jeu deviendra ennui

On me verra près de toi jusqu’au bout de la vie…

 

Stances de l’impossible

L'été sera l'hiver et le printemps l'automne,

Amadis JAMYN   1538-1592)



jeudi 19 janvier 2023

Jeudi poésie Voyage


Jeudi Poésie Voyage  



Villégiature

J’ai souvent comparé la villégiature
Aux phases d’un voyage entrepris en commun
Avec des étrangers de diverse nature
Dont on n’a de ses jours vu ni connu pas un.

Au début de la route, en montant en voiture,
On s’observe : – l’un l’autre on se trouve importun ;
L’entretien languissant meurt faute de pâture…
Mais, petit à petit, on s’anime ; et chacun

A l’entrain général à son tour s’associe :
On cause, on s’abandonne, et plus d’un s’apprécie.
– Les chevaux cependant marchent sans s’arrêter ;

Et c’est lorsqu’on commence à peine à se connaître,
Que l’on se juge mieux, – qu’on s’aimerait peut-être,
– C’est alors qu’on arrive, – et qu’il faut se quitter.

Félix Arvers, Pièces inédites, 1851