jeudi 28 janvier 2021

Jeudi poésie Gérard de Nerval

 



Voici ce que je vis : Les arbres sur ma route
Fuyaient mêlés, ainsi qu’une armée en déroute,
Et sous moi, comme ému par les vents soulevés,
Le sol roulait des flots de glèbe et de pavés !

Des clochers conduisaient parmi les plaines vertes
Leurs hameaux aux maisons de plâtre, recouvertes
En tuiles, qui trottaient ainsi que des troupeaux
De moutons blancs, marqués en rouge sur le dos !

Et les monts enivrés chancelaient, – la rivière
Comme un serpent boa, sur la vallée entière
Étendu, s’élançait pour les entortiller…
— J’étais en poste, moi, venant de m’éveiller !

 

Gérard de Nerval



lundi 25 janvier 2021

Croqueurs de mots défi N° 244

Défi 244  

Je vous propose d'écrire une brève histoire commençant par la phrase suivante :
- Depuis que je loue cette chambre à des hôtes charmants...
Ajoutons une petite contrainte en incluant dans votre texte les mots suivants :
Adresse
Baie
Grève
Index
Jour 


Depuis que je loue cette chambre à des hôtes charmants la vie à repris un sens dans la maison
Seule je m'ennuyais aussi un jour il y a quelques mois je pris la décision de proposer une chambre à des personnes de passage. 
Le premier essais ne fut pas concluant , j'ai même pensé abandonner cette idée.
Bien m'en a pris j'ai renouvelé cette proposition et une jeune femme est arrivée avec son envoûtante petite fille après un voyage perturbé par une grève.
 A travers la baie 
je  regarde la petite jouer sur la grève riant tout en courant après les mouettes !
Même avec adresse elle n'a aucune chance de les attraper.
Cette rencontre me redonnera t elle un peu de tonus et l'encre saura t elle attirer une plume nouvelle ?
 L' envie de faire un plaisir gourmand sera la première étape
Puisant dans le congélateur j'envisage de préparer des confitures pour les déjeuners.
Les confitures ! voilà un sujet qui me plonge dans mon enfance, cette odeur de fruits qui parfume la maison...que du bonheur lorsqu'on racle avec l'index pour curer ce qui reste dans le pot  avant de se lécher les doigts avec délectation...
De tels moments sont précieux 
Mes "pensionnaires" ne restent qu'une semaine aussi je fais faire en sorte qu'ils gardent en mémoire un moment de calme et de chaleur pour se souvenir de leur hôtesse.



jeudi 21 janvier 2021

Jeudi poésie François Coppée

Saint Lambert Paris XV


C'est vrai, j'aime Paris d'une amitié malsaine ;

J'ai partout le regret des vieux bords de la Seine
Devant la vaste mer, devant les pics neigeux,
Je rêve d'un faubourg plein d'enfants et de jeux.
D'un coteau tout pelé d'où ma Muse s'applique
A noter les tons fins d'un ciel mélancolique,
D'un bout de Bièvre, avec quelques chants oubliés,
Où l'on tend une corde aux troncs des peupliers,
Pour y faire sécher la toile et la flanelle,
Ou d'un coin pour pêcher dans l'île de Grenelle.

 

François COPPÉE 1842 - 1908 



lundi 18 janvier 2021

Annonce Croqueurs de mots N° 244

Annonce défi N° 244 



Embarquement prévu le 25 janvier 2021

Jouons sur le double sens des mots !

Je vous propose d'écrire une brève histoire commençant par la phrase suivante :

- Depuis que je loue cette chambre à des hôtes charmants...

Ajoutons une petite contrainte en incluant dans votre texte les mots suivants :

Adresse
Baie
Grève
Index
Jour 


Pour les jeudis 
le 21 janvier une poésie en rapport avec une ville
le 28 janvier une poésie en rapport avec la campagne
ou thème libre à votre choix

jeudi 14 janvier 2021

Jeudi poésie l'ennui de Charles Dovalle

 




Mon cœur est froid, ma tête est vide,
Je suis triste, et ne sais pourquoi :
Toujours, comme un spectre livide,
L'ennui se dresse devant moi.

Sous un poids mortel abattue,
Ma jeunesse va se flétrir ;
Le dégoût m'accable et me tue ;
Je ne puis vivre ni mourir.

Mon âme, en proie à l'amertume,
S'acharne à rêver des tourments,
Et tout mon soleil se consume
Sans pouvoir me faire un printemps.

Au bonheur suis-je donc rebelle ?
Non ! je l'ai connu plus d'un jour :
Mais, à présent, en vain j'appelle...
— Plus de maîtresse !... et plus d'amour !...

Charles Dovalle  1807 - 1829



LC de la Cachette  - photos

lundi 11 janvier 2021

Croqueurs de mots N° 243 Lipogramme A

 



Colette à la barre cette quinzaine,

 nous propose comme thème

un petit texte

« Lipogramme» sans A


 Liposuccion d'une voyelle qui pèse lourd sur une personne très proche 
Qui prend du beurre demi-sel et confiture pour son petit déjeuner



Elle se dirige vers une boutique et toc sur  sonnette 
Je désire une brioche 
Puis boire un thé dit-elle
Et l'employé sourit 

Le brumeux dissipé dès que le soleil se lève elle dit :


"Bonjour les croqueurs de mots"

J'invite et félicite Colette pour son idée
Un peu tortueuse pour les neurones
Qui nous emporte bien loin
Pour écrire sur ce thème Oulipien
Cher pour Georges Pérec
Et virevolter sur les mots

Un Rendez-vous pour jongler
Et oublier d'être confiné
Voir une vie en rose 
Un désir de fleurs
Puis retrouver des jours meilleurs
Et dire encore
Merci de votre présence ici


LC de la Cachette  - texte - photo

jeudi 7 janvier 2021

Jeudi poésie - Nérée Beauchemain


Défi N° 243

Colette nous demande un poème sur la présence..
.

Celui-ci parle d'une présence disparue

Petite maison basse, au grand chapeau pointu,
Qui, d’hiver en hiver, semble s’être enfoncée
Dans la terre sans fleurs, autour d’elle amassée.
Petite maison grise, au grand chapeau pointu,
Au lointain bleu, là-bas, dis-le-moi, que vois-tu ?

Par les yeux clignotants de ta lucarne rousse,
Pour voir plus clair, plus loin, tu sembles faire effort,
Et froncer les sourcils sous ton chapeau de mousse.
Vers ces couchants de rêve où le soleil s’endort,
Pour voir plus clair, plus loin, tu sembles faire effort.

Il est couché, là-bas, au fond du cimetière,
Celui qui t’aime encore autant que tu l’aimais.
Petite maison vieille, au chapeau de poussière,
Celui qui t’aime encore autant que tu l’aimais,
L’absent, tant regretté, ne reviendra jamais.

Nérée Beauchemin, 1850 - 1931