lundi 9 septembre 2024

Croqueurs de mots : Défi 288 - Dites le en argot

 

Défi 288

Dômi a dit  : dites le en argot

Une histoire fumeuse...pas piquée des hannetons


C’est bien ma veine.

Me voilà au poste de police et le baveux est à la bourre…

Enfin il arrive et je lui raconte le truc à dormir debout qui me tombe sur le paletot :

Je vais vous la jacter bonne. Je sortais la boite après la journée de boulot complètement crevé, je vais pour prendre ma caisse et rentrer à la baraque quand je vois un mec appuyé dessus ! un type super sapé, costard, pompes cirées, il semble pété de fric avec à coté une nana les tifs en bataille, la clope au bec. Là il demande de les conduire à perpète les oies…Une histoire chelou !

Je flippe en pigeant qu’il va me piquer ma tire et direct il me file un coup sur le pif. Avant d’en prendre plein la gueule je sors mon flingue pour que ce taré se casse et c’est là que les flics sont arrivés et m’ont arrêté parce que j’ai râlé, c’est pas juste.

Mossieur l’avocat faut remettre les choses en place c’est pas moi qui doit être là, si vous me sortez de ce M… je vous paye un coup au troquet du coin.



vendredi 6 septembre 2024

Shelley




J’ai rencontré un voyageur de retour d’une terre antique
Qui m'a dit : « Deux jambes de pierre immenses et dépourvues de buste
Se dressent dans le désert. Près d’elles, sur le sable,
À moitié enfoui, gît un visage brisé dont le sourcil froncé,

La lèvre plissée et le rictus de froide autorité
Disent que son sculpteur sut lire les passions
Qui survivent encore dans ces objets sans vie
À la main qui les imita et au cœur qui les nourrit.

Et sur le piédestal apparaissent ces mots :
« Mon nom est Ozymandias, Roi des Rois.
Voyez mon œuvre, ô puissants, et désespérez ! »

Auprès, rien ne demeure. Autour des ruines
De cette colossale épave, infinis et nus,

Les sables monotones et solitaires s’étendent au loin. »

Shelley 1792 - 1822

 

mardi 3 septembre 2024

Un an de plus

 Merci 



Merci de vos passages

Merci pour vos messages

Merci pour l'amitié virtuelle

Un petit mot qui donne des ailes

Merci un petit mot qui fait du bien 



Ce n'était qu'un rêve

je ne suis pas retournée à Venise !




dimanche 1 septembre 2024

Bulles !

  



Apporte des bulles

Ils m’ont dit apporte des bulles !

Bulles de savons pour laver la vaisselle non merci…

Le Pape à Rome de son balcon fait-il encore des bulles ?

La radio parle d’une bulle financière, où est-elle je ne la vois pas.

Et si j’apporte le denier Black et Mortimer  tous ces phylactères ça en fait combien de bulles ?

Dans notre sphère gazeuse débordante de CO2 que veulent-ils encore

Des sodas, coca, cidre ou bière

Mon poisson aussi fait des bulles dans l’eau de son bocal ;

Roger apporte le Mousseux il y a mieux quand même

Crémant d’Alsace ou de Bourgogne, de Loire ou du Jura ?

Blanquette de Limoux et Clairette de Die

Asti Spumante



Je les abandonne et leur envoie une bouteille de Champagne clos sans angoisse dans du papier bulle

Je pars

Fêter mon anniversaire à Venise où le Prosecco m’attend

J’ai rendez-vous  avec Casanova sous le Pont des Soupirs...


lundi 26 août 2024

Extrait de « Dans la poigne du vent » de François-Xavier MAIGRE



Tous ces gens qui vont et viennent
Ne savent pas qu’ils sont dans ce poème
Le rire des enfants de passage
La maladresse des jeunes couples
Cette façon discrète qu’ont nos anciens
De paresser sous les ramures
Rien ne s’échappe
Rien ne se perd et tout prend corps
Sous la forge inextricable du poème
La synchronie des foules
Révélée au plus insignifiant
L’harmonie de l’espèce arrachée à l’oubli
L’union à son degré la plus haut
Ce pouvoir inutile de rendre les mots
A ceux qui croient ne plus en avoir besoin
Aux présents et aux absents
Au tournoiement des pigeons gris
Et jusqu’au silence
Des angelots de pierre
 
Extrait de « Dans la poigne du vent » de 

François-Xavier MAIGRE

lundi 19 août 2024

à la mi-août le chat s'impose

 

Un petit clin d’œil à Tilia 



Au commencement, Dieu créa le chat à son image. Et bien entendu, il trouva que c'était bien. Et c'était bien, d'ailleurs. Mais le chat était paresseux. Il ne voulait rien faire. Alors, plus tard, après quelques millénaires, Dieu créa l'homme. 

Uniquement dans le but de servir le chat, de lui servir d'esclave jusqu'à la fin des temps. Au chat, il avait donné l’indolence et la lucidité; à l'homme, il donna la névrose, le don du bricolage et la passion du travail. L'homme s'en donna à cœur joie. Au cours des siècles, il édifia toute une civilisation basée sur l’invention, la production et la consommation intensive. Civilisation qui n'avait en réalité qu'un seul but secret : offrir au chat le confort, le gîte et le couvert. 

C'est dire que l’homme inventa des millions d'objets inutiles, généralement absurdes, tout cela pour produire parallèlement les quelques objets indispensables au bien-être du chat : le radiateur, le coussin, le bol, le plat à sciure, le pêcheur breton, le tapis, la moquette, le panier d'osier, et peut-être aussi la radio puisque les chats aiment la musique. Mais, de tout cela, les hommes ne savent rien. A leurs souhaits. Bénis soient-ils. Et ils croient l’être. Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes des chats.

Jacques Sternberg Contes glacés



lundi 12 août 2024

Poésie Mallarmé

 



Apparition

La lune s’attristait. Des séraphins en pleurs
Rêvant, l’archet aux doigts, dans le calme des fleurs
Vaporeuses, tiraient de mourantes violes
De blancs sanglots glissant sur l’azur des corolles.
C’était le jour béni de ton premier baiser.
Ma songerie aimant à me martyriser
S’énivrait savamment du parfum de tristesse
Que même sans regret et sans déboire laisse
La cueillaison d’un rêve au cœur qui l’a cueilli.
J’errais donc, l’œil rivé sur le pavé vieilli
Quand avec du soleil aux cheveux, dans la rue
Et dans le soir, tu m’es en riant apparue
Et j’ai cru voir la fée au chapeau de clarté
Qui jadis sur mes beaux sommeils d’enfant gâté
Passait, laissant toujours de ses mains mal fermées
Neiger de blancs bouquets d’étoiles parfumées.

Stéphane Mallarmé Vers et Prose, 1893