lundi 21 octobre 2024

croqueurs de mots 295

 Pour ce défi 295, c'est votre commandante qui prend la barre.

Voici ce que je vous propose ...

En vous inspirant de l'image, je vous demande de mettre dans un contexte de votre choix , la phrase suivante : " J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle... "

Pour corser la chose, vous introduirez dans votre texte les mots suivants ...

Manivelle, ablation, poivre, anniversaire, boutons, vert, avion, flacon, explosion, mariage

Voilà, amusez vous surtout et amusez nous

 


Allo , allo quelles nouvelles ?
Partie en voyage pour nous mettre au vert
Dans ma cervelle tourne une manivelle
J'aimerai bien savoir ce que devient notre chaumière...

Tout va très bien  
Pas d'explosion  
C'est juste le mur mitoyen 
Qui donne des émotions

Allo allo ?
Voilà qui gâche notre anniversaire de mariage
Je me sens des boutons j'ai la rage
Le poivre me monte au nez
Vite un avion on va rentrer

Tout va très bien pas d’affolement
Ce n'est qu'un incident
Le voisin ayant trop abusé d'un flacon
A percuté le mur avec sa brouette sans façon
Faudra faire une ablation 

Allo allo?
Notre voisin amputé
Vraiment vous m’inquiétez

Tout va très bien votre voyage peut continuer
Ce n'est que la roue de la brouette qui est voilée
Il vous assure de refaire la peinture
Ce n'est qu'une petite mésaventure...









jeudi 17 octobre 2024

Jeudi Poésie Charles Le Quintrec




Ô mer, ne reste-t-il que sable sur le sable
Pour écrire l'Histoire ? Ô mer sauvée des fables
Quelle écume, à nos pieds, se souvient du chaos ?

Les galets du soleil captent d'autres lumières
Les goémons frottent leurs insectes par milliers
Ce vieux pays en moi
Mais c'est toute la mer !
Le flux et le reflux imposent ma prière
Paysans et pêcheurs savent comment l'aimer.

Dites-moi, mes amis, ce pays vers la mer
Ce pays dans la mer, comment y revenir ?
Rebâtir sur le roc villages de naguère
Qui parle dans mon cœur soudain de rebâtir ?
Prendrai-je le chemin qui nous aide à mourir ?
Suis-je déjà trop loin sur la route éphémère ?

Une rivière va, son bruit blanc, sur les pierres.

 

Charles Le Quintrec 1926 – 2008 

lundi 7 octobre 2024

Croqueurs de mots 294

Pour notre croqueuse de temps  Jeanne Fadosi 

Celles et ceux qui me suivent depuis longtemps 
aux défis d'écriture des CROQUEURS DE MOTS 
se souviennent peut-être qu'un de mes dadas, 
c'est le temps, qu'il soit météorologique ou historique.

Illustrer à votre manière 
(prose, vers, dessins, images) 
(pas trop long svp), 
un monde où le temps serait aboli. 
(Celui de l'Histoire ou celui de la météo ou les deux)



Cette nuit alors que le jour se levait j’ai pu observer la fuite du temps 

En effet l'heure entraînait dans sa fuite sa fille la tirant par la main

Sans doute lassée de tourner en rond

Elle avait brisé la fenêtre pour prendre la poudre d’escampette

Toutes deux couraient se dirigeant vers l’ouest

Pressées semble-t-il d’échapper au soleil

Elles ne supportaient plus  cadran et  ressorts

Un travail sans fin menant à la mort

Éprise d’une envie de liberté

Mère et fille se sont évadées


 

En route pour l’éternité

Elles se rient du soleil et de la pluie

Plus de météo ni de climatologie

Ne craignant pas les ouragans

Ni même l’explosion des volcans

Rendez-vous dans la galaxie

Le temps court à l’infini



jeudi 3 octobre 2024

Jeudi Poésie Fiodor Dostoïevski




Oh, qu’importent mes peines et mes malheurs si j’ai en moi la force d’être heureux !

Vous savez, je ne comprends pas comment on peut passer à côté d’un arbre sans être heureux de le voir.

Parler avec un homme et ne pas se sentir heureux de l’aimer !

Oh, je ne sais seulement pas m’exprimer… combien de belles choses ne rencontre-t-on pas à chaque pas, si belles que même l’homme le plus désemparé ne peut pas ne pas les trouver belles.

Regardez un enfant, regardez l’aurore du bon Dieu, regardez l’herbe qui croît, regardez les yeux qui vous regardent et qui vous aiment.

 

Fiodor Dostoïevski 

lundi 23 septembre 2024

croqueurs de mots n° 293

 Jill à la barre

Thème : Inspiration d'après tableau détourné

«Jeune fille à la perle version 2024 »

Et, en prime, glissez-moi dans votre texte le mot « Elégiaque »



Le songe de Griet


Je pose c'est ma pause 

 Ce moment privilégié me laisse rêveuse

Dame kathrin observe près de la porte

Je sens l'hostilité de ma maîtresse 

Sa jalousie elle surveille  avec attention 

Johannes Wermeer l’œil attentif derrière la camera obscure

De son pinceau il caresse la toile

Caresse que je ressens ...

Le songe m’emporte dans un futur lointain

Je peux boire une potion chaude sans allumer le feu

Finie la vie protocolaire

Une liberté extraordinaire

Fi des vêtements engoncés difficiles à travailler 

La lumière serait présente même la nuit

Une tristesse élégiaque me submerge...


Griet réveille toi donc ma fille

Ne vois -tu pas qu'il est l'heure de préparer le repas

Les enfants pleurent

Vas-tu enfin travailler paresseuse

Cette fille me rendra folle




lundi 9 septembre 2024

Croqueurs de mots : Défi 288 - Dites le en argot

 

Défi 288

Dômi a dit  : dites le en argot

Une histoire fumeuse...pas piquée des hannetons


C’est bien ma veine.

Me voilà au poste de police et le baveux est à la bourre…

Enfin il arrive et je lui raconte le truc à dormir debout qui me tombe sur le paletot :

Je vais vous la jacter bonne. Je sortais la boite après la journée de boulot complètement crevé, je vais pour prendre ma caisse et rentrer à la baraque quand je vois un mec appuyé dessus ! un type super sapé, costard, pompes cirées, il semble pété de fric avec à coté une nana les tifs en bataille, la clope au bec. Là il demande de les conduire à perpète les oies…Une histoire chelou !

Je flippe en pigeant qu’il va me piquer ma tire et direct il me file un coup sur le pif. Avant d’en prendre plein la gueule je sors mon flingue pour que ce taré se casse et c’est là que les flics sont arrivés et m’ont arrêté parce que j’ai râlé, c’est pas juste.

Mossieur l’avocat faut remettre les choses en place c’est pas moi qui doit être là, si vous me sortez de ce M… je vous paye un coup au troquet du coin.



vendredi 6 septembre 2024

Shelley




J’ai rencontré un voyageur de retour d’une terre antique
Qui m'a dit : « Deux jambes de pierre immenses et dépourvues de buste
Se dressent dans le désert. Près d’elles, sur le sable,
À moitié enfoui, gît un visage brisé dont le sourcil froncé,

La lèvre plissée et le rictus de froide autorité
Disent que son sculpteur sut lire les passions
Qui survivent encore dans ces objets sans vie
À la main qui les imita et au cœur qui les nourrit.

Et sur le piédestal apparaissent ces mots :
« Mon nom est Ozymandias, Roi des Rois.
Voyez mon œuvre, ô puissants, et désespérez ! »

Auprès, rien ne demeure. Autour des ruines
De cette colossale épave, infinis et nus,

Les sables monotones et solitaires s’étendent au loin. »

Shelley 1792 - 1822

 

mardi 3 septembre 2024

Un an de plus

 Merci 



Merci de vos passages

Merci pour vos messages

Merci pour l'amitié virtuelle

Un petit mot qui donne des ailes

Merci un petit mot qui fait du bien 



Ce n'était qu'un rêve

je ne suis pas retournée à Venise !




dimanche 1 septembre 2024

Bulles !

  



Apporte des bulles

Ils m’ont dit apporte des bulles !

Bulles de savons pour laver la vaisselle non merci…

Le Pape à Rome de son balcon fait-il encore des bulles ?

La radio parle d’une bulle financière, où est-elle je ne la vois pas.

Et si j’apporte le denier Black et Mortimer  tous ces phylactères ça en fait combien de bulles ?

Dans notre sphère gazeuse débordante de CO2 que veulent-ils encore

Des sodas, coca, cidre ou bière

Mon poisson aussi fait des bulles dans l’eau de son bocal ;

Roger apporte le Mousseux il y a mieux quand même

Crémant d’Alsace ou de Bourgogne, de Loire ou du Jura ?

Blanquette de Limoux et Clairette de Die

Asti Spumante



Je les abandonne et leur envoie une bouteille de Champagne clos sans angoisse dans du papier bulle

Je pars

Fêter mon anniversaire à Venise où le Prosecco m’attend

J’ai rendez-vous  avec Casanova sous le Pont des Soupirs...


lundi 26 août 2024

Extrait de « Dans la poigne du vent » de François-Xavier MAIGRE



Tous ces gens qui vont et viennent
Ne savent pas qu’ils sont dans ce poème
Le rire des enfants de passage
La maladresse des jeunes couples
Cette façon discrète qu’ont nos anciens
De paresser sous les ramures
Rien ne s’échappe
Rien ne se perd et tout prend corps
Sous la forge inextricable du poème
La synchronie des foules
Révélée au plus insignifiant
L’harmonie de l’espèce arrachée à l’oubli
L’union à son degré la plus haut
Ce pouvoir inutile de rendre les mots
A ceux qui croient ne plus en avoir besoin
Aux présents et aux absents
Au tournoiement des pigeons gris
Et jusqu’au silence
Des angelots de pierre
 
Extrait de « Dans la poigne du vent » de 

François-Xavier MAIGRE

lundi 19 août 2024

à la mi-août le chat s'impose

 

Un petit clin d’œil à Tilia 



Au commencement, Dieu créa le chat à son image. Et bien entendu, il trouva que c'était bien. Et c'était bien, d'ailleurs. Mais le chat était paresseux. Il ne voulait rien faire. Alors, plus tard, après quelques millénaires, Dieu créa l'homme. 

Uniquement dans le but de servir le chat, de lui servir d'esclave jusqu'à la fin des temps. Au chat, il avait donné l’indolence et la lucidité; à l'homme, il donna la névrose, le don du bricolage et la passion du travail. L'homme s'en donna à cœur joie. Au cours des siècles, il édifia toute une civilisation basée sur l’invention, la production et la consommation intensive. Civilisation qui n'avait en réalité qu'un seul but secret : offrir au chat le confort, le gîte et le couvert. 

C'est dire que l’homme inventa des millions d'objets inutiles, généralement absurdes, tout cela pour produire parallèlement les quelques objets indispensables au bien-être du chat : le radiateur, le coussin, le bol, le plat à sciure, le pêcheur breton, le tapis, la moquette, le panier d'osier, et peut-être aussi la radio puisque les chats aiment la musique. Mais, de tout cela, les hommes ne savent rien. A leurs souhaits. Bénis soient-ils. Et ils croient l’être. Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes des chats.

Jacques Sternberg Contes glacés



lundi 12 août 2024

Poésie Mallarmé

 



Apparition

La lune s’attristait. Des séraphins en pleurs
Rêvant, l’archet aux doigts, dans le calme des fleurs
Vaporeuses, tiraient de mourantes violes
De blancs sanglots glissant sur l’azur des corolles.
C’était le jour béni de ton premier baiser.
Ma songerie aimant à me martyriser
S’énivrait savamment du parfum de tristesse
Que même sans regret et sans déboire laisse
La cueillaison d’un rêve au cœur qui l’a cueilli.
J’errais donc, l’œil rivé sur le pavé vieilli
Quand avec du soleil aux cheveux, dans la rue
Et dans le soir, tu m’es en riant apparue
Et j’ai cru voir la fée au chapeau de clarté
Qui jadis sur mes beaux sommeils d’enfant gâté
Passait, laissant toujours de ses mains mal fermées
Neiger de blancs bouquets d’étoiles parfumées.

Stéphane Mallarmé Vers et Prose, 1893

mercredi 7 août 2024

Paris en vélo




PARIS en vélo

A Clichy Sur un vélo gris

A Maubert Sur un vélo vert

A Saint Leu Sur un vélo bleu

A Montrouge Sur un vélo rouge

A Clamart Sur un vélo noir

A Cachan Sur un vélo blanc

Gare du Nord Sur un vélo d'or

Place Vendôme Sur un vélo jaune

En cortège Sur un vélo beige

Mais à Saint Germain-de-Prés

J'y vais à pied.

Jacques CHARPENTREAU 

vendredi 19 juillet 2024

Docteur que faut-il faire






Docteur docteur que faut-il faire

Une tisane est-elle nécessaire 

Pour soigner  un cancer

Les Volcans toussent

La Terre frissonne

D'une fièvre inquiétante

Mercure le confirme

Venus reste endormie

Uranus n'a plus d'appétit 

Neptune est en colère

Le Soleil souffre d'éruptions

Ce n'est pas une illusion

Mars prône la guerre

Les anneaux de Saturne

Tournent à l'envers

Cette tisane est bien amère

Docteur docteur que faut-il faire 


Je vois je vois répond l'homme de l'Art

Ce cas est d'une importante complexité

Il parait que  cette planète

Serait la seule habitée

On a parlé même d'Humanité

Qui serait en grand danger

Le remède est à trouver

La Musique les Arts peuvent vous aider

Visitez donc les musées

Lisez promenez-vous poétisez 

Et dans un siècle ou deux

Si ça ne va pas mieux

Revenez ! 

Josette

LC de la Cachette - texte -  photo





mardi 9 juillet 2024

La Fontaine fable...


 

Le Chat, la Belette, et le petit Lapin

Du palais d'un jeune Lapin
Dame Belette un beau matin
S'empara ; c'est une rusée.
Le Maître étant absent, ce lui fut chose aisée.
Elle porta chez lui ses pénates un jour
Qu'il était allé faire à l'Aurore sa cour,
Parmi le thym et la rosée.
Après qu'il eut brouté, trotté, fait tous ses tours,
Janot Lapin retourne aux souterrains séjours.
La Belette avait mis le nez à la fenêtre.
O Dieux hospitaliers, que vois-je ici paraître ?
Dit l'animal chassé du paternel logis :
O là, Madame la Belette,
Que l'on déloge sans trompette,
Ou je vais avertir tous les rats du pays.
La Dame au nez pointu répondit que la terre
Était au premier occupant.
C'était un beau sujet de guerre
Qu'un logis où lui-même il n'entrait qu'en rampant.
Et quand ce serait un Royaume
Je voudrais bien savoir, dit-elle, quelle loi
En a pour toujours fait l'octroi
A Jean fils ou neveu de Pierre ou de Guillaume,
Plutôt qu'à Paul, plutôt qu'à moi.
Jean Lapin allégua la coutume et l'usage.
Ce sont, dit-il, leurs lois qui m'ont de ce logis
Rendu maître et seigneur, et qui de père en fils,
L'ont de Pierre à Simon, puis à moi Jean, transmis.
Le premier occupant est-ce une loi plus sage ?
- Or bien sans crier davantage,
Rapportons-nous, dit-elle, à Raminagrobis.
C'était un chat vivant comme un dévot ermite,
Un chat faisant la chattemite,
Un saint homme de chat, bien fourré, gros et gras,
Arbitre expert sur tous les cas.
Jean Lapin pour juge l'agrée.
Les voilà tous deux arrivés
Devant sa majesté fourrée.
Grippeminaud leur dit : Mes enfants, approchez,
Approchez, je suis sourd, les ans en sont la cause.
L'un et l'autre approcha ne craignant nulle chose.
Aussitôt qu'à portée il vit les contestants,
Grippeminaud le bon apôtre
Jetant des deux côtés la griffe en même temps,
Mit les plaideurs d'accord en croquant l'un et l'autre.
Ceci ressemble fort aux débats qu'ont parfois
Les petits souverains se rapportants aux Rois.

Jean de La Fontaine




 


mercredi 26 juin 2024

Escapade en Franche-Comté

Une belle escapade sous le signe de l'eau galopante...  

Arbois la Cuisance  


Cascade du Lison

La source bleue de Malbuisson 

Cascade du Hérisson


Source du Doubs

à suivre pour les lacs et les fleurs ! 







lundi 24 juin 2024

Natnanaëlle

Tout devient magique quand le réel dépasse le virtuel

 


Quand au retour d'une escapade vous trouvez un trésor dans votre boite à lettre...
 
C'est Nathanaëlle !

Un délice de lecture va me faire retrouver Venise.
Je vais rêver et m'y perdre avec volupté ...
Une carte délicatement dessinée
et un marque page somptueux accompagnent le roman.

Un grand merci Nathanaëlle
cette belle fouine m'aidera à résoudre l'énigme
et je compte sur la ruse du renard pour déjouer les pièges !

Son blog où l'art se visite avec plaisir est toujours délicat.


lundi 17 juin 2024

nouvelle pause !


Château de Nogent le Rotrou
 

Non je ne vais pas jouer à la Belle au bois dormant dans ce beau château !


jeudi 13 juin 2024

Jeudi Poésie - Baudelaire



Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle

Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,

Et que de l'horizon embrassant tout le cercle

Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits ;


Quand la terre est changée en un cachot humide,

Où l'Espérance, comme une chauve-souris,

S'en va battant les murs de son aile timide

Et se cognant la tête à des plafonds pourris ;


Quand la pluie étalant ses immenses traînées

D'une vaste prison imite les barreaux,

Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées

Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,


Des cloches tout à coup sautent avec furie

Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,

Ainsi que des esprits errants et sans patrie

Qui se mettent à geindre opiniâtrement.


- Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,

Défilent lentement dans mon âme ; l'Espoir,

Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,

Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.


Charles Baudelaire