mardi 14 mai 2024

Poésie ...pour une pause ... Nous verrons !



Paris, 1810.

Le passé n’est rien dans la vie,
Et le présent est moins encor :
C’est à l’avenir qu’on se fie
Pour nous donner joie et trésor.
Tout mortel dans ses vœux devance
Cet avenir où nous courons ;
Le bonheur est en espérance,
On vit, en disant : Nous verrons.

Mais cet avenir plein de charmes,
Qu’est-il lorsqu’il est arrivé ?
C’est le présent qui de nos larmes
Matin et soir est abreuvé !
Aussitôt que s’ouvre la scène
Qu’avec ardeur nous désirons,
On bâille, on la regarde à peine ;
On voit, en disant : Nous verrons.

Ce vieillard penche vers la terre ;
Il touche à ses derniers instants :
Y pense-t-il ? Non ; il espère
Vivre encor soixante et dix ans.
Un docteur, fort d’expérience,
Veut lui prouver que nous mourons :
Le vieillard rit de la sentence,
Et meurt en disant : Nous verrons.

Valère et Damis n’ont qu’une âme ;
C’est le modèle des amis.
Valère en un malheur réclame
La bourse et les soins de Damis :
 » Je viens à vous, ami sincère,
Ou ce soir au fond des prisons…
– Quoi ! ce soir même ? – Oui ! – Cher Valère,
Revenez demain : Nous verrons. «

Gare ! faites place aux carrosses
Où s’enfle l’orgueilleux manant
Qui jadis conduisait deux rosses
A trente sous, pour le passant.
Le peuple écrasé par la roue
Maudit l’enfant des Porcherons ;
Moi, du prince évitant la boue,
Je me range, et dis : Nous verrons.

Nous verrons est un mot magique
Qui sert dans tous les cas fâcheux :
Nous verrons, dit le politique ;
Nous verrons, dit le malheureux.
Les grands hommes de nos gazettes,
Les rois du jour, les fanfarons,
Les faux amis et les coquettes,
Tout cela vous dit : Nous verrons.

François-René de Chateaubriand, Poésies diverses

Pause... de quelques semaines


mardi 7 mai 2024

Une sortie au musée d’Orsay

... à l'occasion du centenaire de l'impressionnisme













Désolée pour la qualité des photos...il y avait foule ce vendredi ! il fallait jouer des coudes...

vous avez reconnu la repasseuse de Degas

je n'ai pas noté le nom (grr) de la blanchisseuse livrant le linge

La gelée blanche de Camille Pissaro

Paul Cézanne

 puis Claude Monet avec la gare Saint Lazare et cet intérieur si intrigant






jeudi 2 mai 2024

Thé ou café 168

Thé ou café 168  

Une bonne nouvelle par jour de Brigitte 


La nuit étoilée
 
Il est une vallée
Des maisons autour d’un clocher
Et un ciel griffé
Il est un village dans la nuit ensommeillée
D’un bleu tourmenté
D’un bleu si profond
Qu’il donne l’intuition
D’une faille sidérale
Où l’esprit s’égare et déraille
Dans de venteuses rafales
Des nébuleuses toutes en spirales
Intrigants tourbillons de nuages pâles
Une lune/soleil éclaire
La terre
Nuit créatrice
D’un feu d’artifices
De l’explosion des astres
Et sur les Alpilles bleuâtres
Un serpent d’or
Dévale et souligne le décor
Un arbre dressé encore
Comme une sombre flamme
Une vie avec ses rires et ses drames
 
Pour cette nuit d’insomnie
Vincent Van Gogh merci