Chez Lénaïg
tentée par cette fleur solaire
- couronne sans virus
les abeilles s'activent
- bientôt le miel
tu dis aimer la nature
si je me tais
un prince charmant m'attend
- Splach dans le bassin
LC de la Cachette texte - photos
Chez Lénaïg
LC de la Cachette texte - photos
Pour ce défi 249, c’est Laura qui a accepté de prendre la barre.
Voici ce qu’elle nous propose …
Pour le premier jeudi poésie du 15 avril,
j’aimerai qu’il soit question de PAQUES, tout juste passé.
Cloches de Pâques
A Louis Tiercelin
Voici les cloches revenues !
Les Pâques ont sonné dans l'air,
Et le printemps rit sur la mer
Dans le sourire blond des nues.
Voici venir par les chemins
Les croyants, les porteurs de palmes;
Ils ont la foi dans leurs yeux calmes,
Et des rosaires dans les mains.
Des couronnes de primevères
Au front des Dieux morts vont fleurir;
On entend des sèves courir
Dans le granit des vieux calvaires.
Des pécheurs ont vu, sur les eaux,
Blanchir la robe du Doux Maître.
Les enfants qui viennent de naître
Ont bégayé dans leurs berceaux.
Et, sous le porche de l'église,
Les saints tressaillent, rajeunis
De sentir éclore des nids
Dans leurs manteaux en pierre grise.
C'est fini des tristes hivers.
Ces moissonneurs de choses mortes
N'iront plus de portes en portes
Geignant le cri des pilawers *.
Carillonnez Pâques fleuries !
Voici les Temps, les Temps nouveaux !
Déjà hennissent les chevaux
Dans la liberté des prairies.
Des souffles, de grands souffles fous,
Traversent la mer Atlantique,
Et la noble ivresse celtique
A gonflé les sacs binious !
Anatole Le Braz 1859 - 1926
*terme breton qui signifie : chiffonniers, colporteurs
Chez Lénaïg
Le temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluie,
Et s'est vêtu de broderies,
De soleil luisant, clair et beau.
Il n'y a bête ni oiseau
Qu'en son jargon ne chante ou crie :
Le temps a laissé son manteau !
Rivière, fontaine et
ruisseau
Portent, en livrée jolie,
Gouttes d'argent, d'orfèvrerie,
Chacun s'habille de nouveau :
Le temps a laissé son manteau.
Charles d’Orléans 1394 - 1465
Chez Lénaïg
Défi 248 par Durgalola
Conseil
tenu par les Rats
Un Chat, nommé Rodilardus
Faisait des Rats telle déconfiture
Que l’on n’en voyait presque plus,
Tant il en avait mis dedans la sépulture.
Le peu qu’il en restait, n’osant quitter son trou,
Ne trouvait à manger que le quart de son sou,
Et Rodilard passait, chez la gent misérable,
Non pour un Chat, mais pour un Diable.
Or un jour qu’au haut et au loin
Le galant alla chercher femme,
Pendant tout le sabbat qu’il fit avec sa Dame,
Le demeurant des Rats tint chapitre en un coin
Sur la nécessité présente.
Dès l’abord, leur Doyen, personne fort prudente,
Opina qu’il fallait, et plus tôt que plus tard,
Attacher un grelot au cou de Rodilard ;
Qu’ainsi, quand il irait en guerre,
De sa marche avertis, ils s’enfuiraient en terre ;
Qu’il n’y savait que ce moyen.
Chacun fut de l’avis de Monsieur le Doyen,
Chose ne leur parut à tous plus salutaire.
La difficulté fut d’attacher le grelot.
L’un dit : « Je n’y vas point, je ne suis pas si sot »;
L’autre : « Je ne saurais. » Si bien que sans rien faire
On se quitta. J’ai maints Chapitres vus,
Qui pour néant se sont ainsi tenus ;
Chapitres, non de Rats, mais Chapitres de Moines,
Voire chapitres de Chanoines.
Ne faut-il que délibérer,
La Cour en Conseillers foisonne ;
Est-il besoin d’exécuter,
L’on ne rencontre plus personne.
Indécents désirs
Chez Lénaïg
Marie & François à la barre des métagrammes
Maman
qui était l’aînée d’une grande fratrie aimait beaucoup son grand-père et me
racontait souvent qu’il l’appelait mon petit renard tant elle était rusée et mussait
dans son appentis. Son grand-père était sabotier près de La Grée Boury. Elle
l’accompagnait parfois dans les bois sans barguigner, je pense
que c’est à son contact qu’elle a appris la pose des collets pour attraper les
lapins, piéger les poissons dans les petites rivières, tout ce qui pouvait
améliorer un repas était bienvenu pour nourrir la nombreuse famille. Elle
savait reconnaître le passage des animaux en regardant les traces des cochons
qui avaient vermillé à la recherche des glands.
Hélas
un jour en écuissant son grand -père se blessa méchamment
aux jambes et ne put continuer son travail. Il faut se rappeler l’époque, ce
tout début du XX siècle dans « la Bretagne profonde » pour survivre
c’était aide toi le ciel t’aidera ! Aussi quand le grand-père devint
impotent il trouva sa place en s’occupant des petits qui en étaient ravis sans jamais renauder.
Il aimait leur tricoter chaussettes et pèlerines, en racontant les légendes
locales. Maman racontait sa frayeur quand elle devait passer la nuit près du
lavoir craignant de rencontrer les blanchisseuses de l’Ankou !
Cet
ancêtre est la seule personne qu’évoquait maman, elle gardait le souvenir d’un
homme bon et en parlait avec tendresse.
Défi diabolique des Cabardouche
Archange
Arc
Ange
Anti
Bio
Tique
Souvenir
Sou
Venir
Chez Lénaïg
Défi 246
ABC en son jardin
C'est l'abbé qui fait l'église ;
C'est le roi qui fait la tour ;
Qui fait l'hiver ? C'est la bise.
Qui fait le nid ? C'est l'amour.
Les églises sont sublimes,
La tour monte aux cieux,
L'hiver pour trône a les cimes ;
Mais le nid chante et vaut mieux.
Le nid, que l'aube visite,
Ne voit ni deuils, ni combats ;
Le nid est la réussite
La meilleur d'ici-bas.
Là, pas d'or et point de marbre ;
De la mousse, un coin étroit ;
C'est un grenier dans un arbre,
C'est un bouquet sur un toit.
[…]
C'est l'effort le plus
superbe,
C'est le travail le plus beau,
De faire tordre un brin d'herbe
Au bec d'un petit oiseau.
En vain rampe la couleuvre ;
L'amour arrange et bénit
Deux ailes sur la même œuvre,
Deux cœurs dans le même nid.
Ce nid où l'amour se pose,
Voilà le but du ciel bleu ;
Et pour la plus douce chose
Il faut le plus puissant dieu.
Les chansons des rues et des bois (1865)
Défi
n° 246
Pour le lundi 22 février :
ABC
S.O.S jardinier :
Cher Amiral, vos croqueurs sont des
« motivores », en passant par mon jardin, ils ont dévoré tous mes
mots. Sans mot, mon jardin de mots n’a plus de sens, il est anéanti. Demandez-leur,
je vous en conjure, de m’envoyer chacun sa meilleure recette, pour que les mots
de mon jardin puissent refleurir dès le début du printemps.
Consigne : Écrire
une recette simple et efficace pour réparer les dégâts provoqués par tous les
« motivores ».
Défi 246
ABC dans son jardin
Le bourgeon
Comme un diable au fond de sa boîte,
Le bourgeon s'est tenu caché.
Mais dans sa prison trop étroite
Il baille et voudrait respirer.
Il entend des chants, des bruits
d'ailes,
Il a soif de grand jour et d'air.
Il voudrait savoir les nouvelles,
Il fait craquer son corset vert.
Puis, d'un geste brusque, il
déchire
Son habit étroit et trop court
"Enfin, se dit-il, je respire,
Je vis, je suis libre. Bonjour
!"
Paul Géraldy
LC de la Cachette - photo