Absence
Quelques
gouttes de pluie ont frappé à la vitre
et j’ai soudain senti combien tu me manquais;
Nous habitons pourtant la même ville
Sans pour ainsi dire nous voir jamais.
Ce matin j’ai l’impression que l’automne
débute avec de drôles d’idées:
pas de cigognes dans le ciel morne,
pas d’arcs-en-ciel après l’ondée.
Une phrase d’Héraclite, il me semble,
m’est revenue je ne sais trop comment:
«Les gens éveillés vivent ensemble;
ceux qui dorment, séparément.»
En quel mauvais rêve avons-nous été engloutis
pour ne plus pouvoir nous réveiller?
A la vitre ont frappé quelques gouttes de pluie
et j’ai soudain senti combien tu me manquais.
Ismaïl
Kadaré 1936 - 2024
Je découvre ma Josette, c'est un très beau poème. Merci !
RépondreSupprimerBises et bon jeudi – Zaza
https://zazarambette.fr
Merci Josette, comme Zaza, je découvre, l'absence, comme c'est bien dit, bises jill
RépondreSupprimertrès beau texte sur l'absence, un sujet souvent mis à l'honneur par les poètes
RépondreSupprimerJe connais davantage le romancier que le poète. Ce poème est très beau. Je me suis promis de le relire à présent car depuis les années 90, je n'ai plus lu un seul de ses livres... Bises
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