Une fauvette dont la voix
Enchantait les échos par sa douceur extrême
Espéra surpasser le rossignol lui-même,
Et lui fit un défi. L'on choisit dans le bois
Un lieu propre au combat. Les juges se placèrent :
C'étaient le linot, le serin,
Le rouge-gorge et le tarin.
Tous les autres oiseaux derrière eux se perchèrent.
Deux vieux chardonnerets et deux jeunes pinsons
Furent gardes du camp, le merle était trompette.
Il donne le signal : aussitôt la fauvette
Fait entendre les plus doux sons ;
Avec adresse elle varie
De ses accents filés la touchante harmonie,
Et ravit tous les cœurs par ses tendres chansons.
L'assemblée applaudit. Bientôt on fait silence :
Alors le rossignol commence.
Trois accords purs, égaux, brillants,
Que termine une juste et parfaite cadence,
Sont le prélude de ses chants ;
Ensuite son gosier flexible,
Parcourant sans effort tous les tons de sa voix,
Tantôt vif et pressé, tantôt lent et sensible,
Étonne et ravit à la fois.
Les juges cependant demeuraient en balance.
Le linot, le serin, de la fauvette amis,
Ne voulaient point donner de prix :
Les autres disputaient. L'assemblée en silence
Écoutait leurs doctes avis,
Lorsqu'un geai s'écria : victoire à la fauvette !
Ce mot décida sa défaite :
Pour le rossignol aussitôt
L'aréopage ailé tout d'une voix s'explique.
Ainsi le suffrage d'un sot
Fait plus de mal que sa critique.
Enchantait les échos par sa douceur extrême
Espéra surpasser le rossignol lui-même,
Et lui fit un défi. L'on choisit dans le bois
Un lieu propre au combat. Les juges se placèrent :
C'étaient le linot, le serin,
Le rouge-gorge et le tarin.
Tous les autres oiseaux derrière eux se perchèrent.
Deux vieux chardonnerets et deux jeunes pinsons
Furent gardes du camp, le merle était trompette.
Il donne le signal : aussitôt la fauvette
Fait entendre les plus doux sons ;
Avec adresse elle varie
De ses accents filés la touchante harmonie,
Et ravit tous les cœurs par ses tendres chansons.
L'assemblée applaudit. Bientôt on fait silence :
Alors le rossignol commence.
Trois accords purs, égaux, brillants,
Que termine une juste et parfaite cadence,
Sont le prélude de ses chants ;
Ensuite son gosier flexible,
Parcourant sans effort tous les tons de sa voix,
Tantôt vif et pressé, tantôt lent et sensible,
Étonne et ravit à la fois.
Les juges cependant demeuraient en balance.
Le linot, le serin, de la fauvette amis,
Ne voulaient point donner de prix :
Les autres disputaient. L'assemblée en silence
Écoutait leurs doctes avis,
Lorsqu'un geai s'écria : victoire à la fauvette !
Ce mot décida sa défaite :
Pour le rossignol aussitôt
L'aréopage ailé tout d'une voix s'explique.
Ainsi le suffrage d'un sot
Fait plus de mal que sa critique.
Jean-Pierre Claris de Florian - 1792
Une morale toujours aussi bien contée !
RépondreSupprimerMerci Josette
Bises
Bonjour Josette. J'adore cette fable qui fait penser à La Fontaine et que je ne connaissais pas. Bonne journée et bisous
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RépondreSupprimerLes fables de Florian, moins connues que celles de La Fontaine, ont leur intérêt.
Les sots sont malheureusement légions. En même temps nous sommes toujours le sot de quelqu'un!
RépondreSupprimerBonne semaine chère Josette!
Bises
Sympa Josette. Une fable que je ne connaissais pas.
RépondreSupprimerOn se prépare à la tempête !
Bises et bon début de semaine
salut ma charmante jeune femme
RépondreSupprimerje souhaite que ton homme progresse à tout bientôt
Je ne connaissait pas cette fable
RépondreSupprimerUne bonne découverte pour moi
Nous avons une tempête dur ma cote
Bonne semaine josette
Un bien joli poème jour du la poésie de Lady ça tombe super bien. Bisous. renée de http://Envie2.be/
RépondreSupprimerElle est belle cette fable , bonne semaine Josette :)
RépondreSupprimerSympa cette fable ! Et Bravo pour ta photo sur le vif :-)
RépondreSupprimerGros becs m'tiote Josette.
Moi non-plus je ne connaissais ce Florian.
RépondreSupprimerSalut
Je découvre cette fable, Josette ! Merci de nous la présenter ici !
RépondreSupprimerBises♥
Effectivement Josette, le geai tout beau qu'il soit est mal placé pour juger si on se réfère à son chant ou cri désagréable. Eh oui, en bons moutons de Panurge, l'assemblée suit son vote. Je ne connaissais pas cette fable. Merci pour ce partage. Bises et bonne soirée
RépondreSupprimerJe découvre moi aussi cette fable , le geai gène quand il jase ma foi
RépondreSupprimerUne fable superbe...son message est bien vrai...
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