Convolvulus, dit belle de jour
Quand je parcourais les campagnes en amateur fervent et, si j’ose dire,
irresponsable, quand je regardais la nature sans en avoir charge et souci,
j’aimais beaucoup le petit liseron des champs. Je l’aimais pour sa fleurette,
je l’aimais pour son nom français qui est gracieux, je l’aimais pour son nom
latin qui pourtant aurait dû m’avertir car il sent la passion, la torsion, la
crise de nerfs.
Depuis que je le vois à l’œuvre, de
près, chaque jour de l’année, je déteste le liseron et, qui pis est, je le méprise.
C’est un personnage terrible, sans scrupule et sans pitié. Je ne lui fais pas
grief d’être d’apparence chétive. Il rampe, mon Dieu ! C’est son droit. Il
grimpe et c’est là son courage. Ce que lui reproche, c’est d’étouffer ceux dont
il se sert. Il a d’abord l’air modeste. Il demande la charité, l’assistance.
« Un tout petit coup de main mon bon monsieur, s’il vous
plaît ! » On le laisse faire, on l’admet à table. Alors il
s’enhardit, il se ramifie, il s’élance, il s’étale, il occupe toute la place.
Il sait tourner, il sait feindre, il a toutes les patiences. Quelques jours
encore, et il n’y aura plus d’espace, plus d’air, plus de soleil, plus
d’espérance que pour lui. Cependant, son bienfaiteur suffoque, râle, agonise.
Et ce travail aérien n’est pas le
plus redoutable. L’ambitieux, sous terre, propage d’insidieuses racines dont le
moindre fil suffit pour emprisonner tout un jardin, tout un pays.
Tel est le gentil liseron.
J’ai cru longtemps, j’ai longtemps
publié que la connaissance est amour. Eh bien, ma foi, je me trompais. Je
connais bien le liseron.
Georges DUHAMEL (1884 - 1966)
Fables de mon jardin -1936
LC de la Cachette- clic sur photo
Superbe...bonne journée....bises
RépondreSupprimerIl est tout de même bien beau!
RépondreSupprimerBonne journée Josette!
Grosses bises
Un bien beau texte et, effectivement, la connaissance n'est pas qu'amour... Dommage !
RépondreSupprimerJe t'embrasse, Josette, très bonne journée !
Une superbe fleur nuisible et parasite qui cache bien son jeu.
RépondreSupprimerPresque timide et d'apparence jolie, elle vit en empoisonnant le vie de ses victimes.
Ce superbe texte sur le liseron peut aussi s'adapter à certaines personnes.
Gros bisous Josette.
Belle journée
Bonjour Josette
RépondreSupprimerTrès beau texte , merci à toi
Dommage que le liseron soit si envahissant car sa petite fleur est très jolie ..
Bises
J'adore ce texte qui rend si bien les sentiments que j'éprouve pour cette fleur fausse fragile!
RépondreSupprimerJe vais trouver ces textes de Duhamel - en tant que jardinière, ils m'intéressent : merci!
Bonne journée.
C'est tout à fait ça. Il envahit tous les ans mes parterres de rosiers.
RépondreSupprimerJe suis obligée de les arracher à la main car un jour mon Chéri a voulu les traiter et il a fait presque crever un pied.
Il envahit aussi ma lavande, ma bruyère, c'est une vraie plaie au jardin.
Le texte est très poétique pour une plante sauvage qui ne l'est pas, Na !
Bises
J'aime le liseron et tu l'as très bien décrit. Bravo. j'ai aimé ta toinette aussi.
RépondreSupprimerOh oui alors Josette, mon voisin n'en faisant cas, la haie d'ifs en est envahie à la belle saison.... ;-) Petit mais grand pas son invasion, méfions-nous de ce qui est petit, sauvage, un bel ennemi en puissance... ;-) ! Merci, bises de JB
RépondreSupprimerMa liberte commence ou finit celle du voisin.
RépondreSupprimerOu bien: la liberte de mon voisin commence la ou la mienne finit!
Envahissant ce fichu liseron, comment l'aimer ????
RépondreSupprimerJ'adore ce texte.Mais Duhamel n'appelle-t-il pas le liseron "Volubilis"?Je crois que la dimension symbolique compte plus pour lui que la connaissance horticole.
RépondreSupprimerLa version mauve du convolvulus(dans le sud de la France plus que dans le nord)est superbe.
La Chronique des Pasquier a été une de mes lectures adolescentes préférées.
Jolie photo.
très beau texte !! ben moi, j'aime le liseron...j'en ai chaque année sur le grillage qui sépare les deux jardins....bien sur il s'enroule autour des hortensias, fait la grimpette sur le buis...mais il suffit de couper les vilains rameaux....j'adore cette fleur blanche ...en plus, comme elle est bannie des jardins, je l'aime encore plus....ma voisine sème des pois de senteur le long du grillage et ça se marrie très bien !!
RépondreSupprimerc'est peut être parce que je ne suis pas une vraie jardinière que je l'aime ce fichu liseron !! lol ! bises!
Dans mon enfance, la belle-de-jour enroulait ses bras autour du lierre s'agrippant au mur de la maison. Deux parasites l'un sur l'autre... qui s'assemble se ressemble :-)
RépondreSupprimerDans le contexte actuel, cette fable de G. Duhamel résonne comme une mise en garde contre la pensée unique.
Bises portées par un rayon de soleil des plus timides
Josette bonjour je découvre ce texte que je trouve très beau comme cette fleur que je n'ai pas chez moi
RépondreSupprimerMais que je regarde plus loin
ta photo est sublime il faut le dire
Ces fleurs grimpent et c'est vrai qu'elles adorent le lierre
Et je trouve que pour faire une séparation c'est sublime*
Je t'embrasse fort je cherche encore le temps qui passe mais trop vite encore
On dit que le liseron est le symbole de l'humilité et de la persévérance
RépondreSupprimerDans le langage des fleurs, les Liserons sont synonymes "d'attachement", et signifie "Unissons-nous". Allusion à leurs tiges volubiles.
(document...pris sur le net)
Merci pour ton beau texte et cette fleur si gracile ...
RépondreSupprimerTa fleur est blanche comme le paysage chez moi ....
Chère Josette,j'espère tu vas bien et je te souhaite un bon weekend en avance!
Je t' embrasse fort!
Moi aussi je le connais bien... (dans mon jardin)et je ne lui cède rien :-) Tant pis pour lui !!!
RépondreSupprimerGROS BECS m'tiote Josette
je trouve la fleur trompette très jolie mais j'aime moins quand elle vient se promener dans mon jardin.
RépondreSupprimerun texte que je ne connaissais pas. Au premier degré, je suis d'accord avec lui, le liseron, joli petite fleur, est tenace et envahissante et il faut année après année contenir sa progression. Comme métaphore, on peut l'utiliser à bon escient comme avec mauvaise foi. Je ne sais ce qu'il évoquait dès 1936, je m'aperçois que je connais bien mal Duhamel
RépondreSupprimerbelle soirée
le liseron une belle fleur mais très envahissant
RépondreSupprimerLes mots de Duhamel me transportent...
RépondreSupprimerLui, qui lit 6 heures par jour a-t-il confié hier à la radio...
En tout cas il faut que j'en lise plus !
Bonne journée !
Je viens de confondre Georges avec Alain !!!
SupprimerMais où ai-je la tête ???
Sorry !
c'est la même famille Martine...
SupprimerJ'aime beaucoup ce joli texte contre les liserons. J'ai vu les liserons faire dépérir une haie. Ils s'entortillent partout. Maintenant je les arrache chaque fois que j'en vois. Bisous
RépondreSupprimerTrès beau texte, maintenant je vais regarder le liseron différemment et lui déclarer la guerre :)))))
RépondreSupprimerBisous !
Coucou Josette
RépondreSupprimerMiss Yves s'est souvenu de ton "convolvulus" et du texte de Georges Duhamel. Je viens de l'afficher. C'est toujours un plaisir de relier une photo personnelle avec des textes.
Bises rafraichissantes :-)