Sonnet d’été
Nous habiterons un discret
boudoir,
Toujours saturé d’une odeur divine,
Ne laissant entrer, comme on le devine,
Qu’un jour faible et doux ressemblant au soir.
Une blonde frêle en mignon
peignoir
Tirera des sons d’une mandoline,
Et les blancs rideaux tout en mousseline
Seront réfléchis par un grand miroir.
Quand nous aurons faim, pour
toute cuisine
Nous grignoterons des fruits de la Chine,
Et nous ne boirons que dans du vermeil ;
Pour nous endormir, ainsi que
des chattes
Nous nous étendrons sur de fraîches nattes ;
Nous oublierons tout, – même le soleil !
Germain Nouveau 1851 - 1920
Délicieuse ambiance, merci Josette ;-) bises jill
RépondreSupprimerCe doux poème pour rebondir sur celui si doux que tu nous proposes ce matin
RépondreSupprimerJ'ai emprunté au hasard de ma lecture qq mots pour construire ma bafouille
Bonne journée
Rose 🌹
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Dans son boudoir, un air divin
Elle chantait dès le matin.
Le soir, en soie, doux peignoir
Elle jouait de la mandoline noire.
Devant son miroir, en routine
Elle rêvait d’une grande cuisine
Tressant ses nattes avec orgueil
Sous les rayons d’un chaud soleil.
Superbe!
SupprimerTrès belle photo!
RépondreSupprimerMerci pour la découverte de ce poème.
Il me semble qu'il sonne , en écho , au poème de Baudelaire:
"Nous aurons des lits pleins d'odeurs légères" (citation de mémoire) dans une tonalité différente.
La Mort des amants
RépondreSupprimerCharles Baudelaire
Nous aurons des lits pleins d’odeurs légères,
Des divans profonds comme des tombeaux,
Et d’étranges fleurs sur des étagères,
Écloses pour nous sous des cieux plus beaux.
Usant à l’envi leurs chaleurs dernières,
Nos deux cœurs seront deux vastes flambeaux,
Qui réfléchiront leurs doubles lumières
Dans nos deux esprits, ces miroirs jumeaux.
Un soir fait de rose et de bleu mystique,
Nous échangerons un éclair unique,
Comme un long sanglot, tout chargé d’adieux ;
Et plus tard un Ange, entr’ouvrant les portes,
Viendra ranimer, fidèle et joyeux,
Les miroirs ternis et les flammes mortes.
Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, 1857
Je decouvre aussi ce poème dont j'aime beaucoup la chute
RépondreSupprimerCoucou ma Josette.
RépondreSupprimerIl est magnifique ce sonnet d'été, merci.
Bises et bon vendredi - Zaza
Une belle page poétique!
RépondreSupprimerMerci à tes lectrices de m'avoir remis en mémoire le poème de Baudelaire.
RépondreSupprimerDans les deux, une belle atmosphère.
Bisous et bon vendredi, Josette!
C'est très joli bravo
RépondreSupprimercopier coller à tous : Bonjour, désolée très, très peu présente ces temps sur les blogs en raison de santé, ça risque de durer encore quelque temps
Bisous