jeudi 13 janvier 2022

Baudelaire




Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l’esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l’horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits ;

Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l’Espérance, comme une chauve-souris,
S’en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris ;

Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D’une vaste prison imite les barreaux,
Et qu’un peuple muet d’infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,

Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.

– Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme ; l’Espoir,
Vaincu, pleure, et l’Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.

 

Baudelaire – Spleen LXXVIII 

31 commentaires:

  1. Bonjour chère Josette,
    Heureuse de te retrouver ici. Quelle magnifique photo pour accompagner si joliment ces mots de Baudelaire.
    Douce journée de ce mardi,
    Gros bisous♥

    RépondreSupprimer
  2. Merci Josettte, il faut savoir prendre le temps d'admirer crépuscule et aube, bon vendredi à toi, bises

    RépondreSupprimer
  3. superbe photo ! ce poème de Beaudelaire me donne le frisson....il est noir et ne donne pas d'espoir...Tu contrebalances avec ce magnifique paysage plein de lumière ! merci Josette !! bisous

    RépondreSupprimer
  4. J'espère que tu vas un tout petit peu mieux que Baudelaire le jour où il a écrit ce poème.
    Il a su si bien exprimer les moments où tout est noir en nous et pleure.
    Il faut accepter de les vivre sans se forcer à aller mieux trop vite.
    Bisous

    RépondreSupprimer
  5. Je suis heureuse de te revoir ici, même si ton ciel est encore bien sombre.
    J'espère de tout coeur que le soleil va bousculer toute cette noirceur qui t'envahit .
    Je t'embrasse et pense beaucoup à toi.

    RépondreSupprimer
  6. Oh ! Charles Baudelaire et son sublime et inégalé "Spleen de Paris" çà alors , çà fait du bien de le lire à nouveau . Superbe photographie d'illustration qui me permet de te souhaiter, Josette, une année 2022 la plus délicieuse possible.

    RépondreSupprimer
  7. Heureuse de te retrouver dans ta cachette.
    La photo est belle mais la poésie de Baudelaire bien sombre Josette, le spleen bien sûr...
    Je t'embrasse très fort avec toute mon amitié

    RépondreSupprimer
  8. Merci Josette, d'autant plus que c'est un poème qui me touche particulièrement... J'ai été longtemps une migraineuse et je me récitais ces vers en espérant l'éclairci...

    RépondreSupprimer
  9. Contente de te retrouver, Josette!
    Bonne année 2022-mais sans spleen, sauf en poésie et en images .

    RépondreSupprimer
  10. beau moment bien capté et choix de poème
    bon wk Josette

    RépondreSupprimer
  11. JOSETTE BONJOUR

    JE VIENS TE SOUHAITER UNE BELLE Année surtout la santé qui est si importante pour nous.
    Je t'embrasse fort
    PS peux tu m'envoyer ton adresse postale?????
    MERCI BEAUCOUP

    RépondreSupprimer
  12. Heureusement Josette, qu'avec "Élévation" Baudelaire a pris le contre-pieds de son Spleen désespérant.

    Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées,
    Des montagnes, des bois, des nuages, des mers,
    Par delà le soleil, par delà les éthers,
    Par delà les confins des sphères étoilées;

    Mon esprit, tu te meus avec agilité,
    Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l'onde,
    Tu sillonnes gaiement l'immensité profonde
    Avec une indicible et mâle volupté.

    Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides,
    Va te purifier dans l'air supérieur,
    Et bois, comme une pure et divine liqueur,
    Le feu clair qui remplit les espaces limpides.

    Derrière les ennuis et les vastes chagrins
    Qui chargent de leur poids l'existence brumeuse,
    Heureux celui qui peut d'une aile vigoureuse
    S'élancer vers les champs lumineux et sereins;

    Celui dont les pensers, comme des alouettes,
    Vers les cieux le matin prennent un libre essor,
    - Qui plane sur la vie, et comprend sans effort
    Le langage des fleurs et des choses muettes!


    Des pensées légères grâce au contact de Dame nature, c'est ce que je souhaite de tout mon cœur
    Bises (légères elles aussi)

    RépondreSupprimer
  13. Bonjour Josette,
    N'allant plus sur les blogs et désertant passablement le mien, je ne savais pas pour ton époux et je te présente toutes mes condoléances. Les mots en pareille circonstance, paraissent si dérisoires, que je n'ose rien rajouter de plus sinon Courage !
    Je t'embrasse fort
    Avec toute mon amitié
    Dominique

    RépondreSupprimer
  14. Merci pour ton gentil message sur mon blog ! Je continuerai à l'alimenter différemment avec le minimum de contraintes. Merci à toi pour tous nos partages !

    RépondreSupprimer
  15. Un superbe poème de Baudelaire que j'aime beaucoup , même si parfois son spleen est vraiment pesant .
    Bonne journée
    Bises

    RépondreSupprimer
  16. noirs les nuages, noir le poème, mais les deux sont si beaux ! certains vers semblent me "parler" et pourtant je ne connais pas ce poème. En fait, peu importe la couleur des choses lorsqu'elles sont belles à nos yeux . Je t'embrasse amie

    RépondreSupprimer
  17. Il est très beau ce moème ma Josette.
    Bises et bonne soirée - Zaza

    RépondreSupprimer
  18. Eh oui les poètes ont écrit le coucher du soleil et ce poème de Baudelaire j'en ai encore les premiers vers en mémoire, pas le décorticage que nous avions été sommés de procéder dans un commentaire de texte. Je l'ai relu ici avec plaisir bises et belle et heureuse année 2022

    RépondreSupprimer
  19. Bonjour Josette. C'est un poème triste et émouvant. J'espère que tu vas retrouver un peu de soleil. Bisous

    RépondreSupprimer
  20. Un beau poème de Baudelaire dont j'avais oublié l'intensité et la tristesse...Ta photo hivernale est très belle aussi avec cette lumière au loin qui nous invite à garder espoir, les jours plus clairs vont revenir et chasser la grisaille et la tristesse, j'en suis certaine. Contente de te relire ici. Bises, prends soin de toi

    RépondreSupprimer
  21. C'est un poème triste que j'ai toujours aimé...
    Baudelaire, je l'ai étudié surtout en première...
    ****
    Quand la vie sème ses ombres et ses longs crépuscules noirs, l'âme s'emplit de chagrins et de doutes...

    Mais quand les crépuscules dessinent leurs décors d'ombre,

    Le soleil allume un instant sa lanterne

    Dans un dernier sourire

    Il emporte avec lui les soucis du jour

    Pour ne laisser à l'âme qu'un rayon de lumière

    Et quelques doux rêves étoilés pour la nuit!

    Avec toute mon amitié virtuelle mais sincère

    RépondreSupprimer
  22. le "Spleen de Paris" de Charles Baudelaire nous accompagne et nous fait voyager par delà les siècles, merci Josette.

    RépondreSupprimer
  23. Merci pour ce beau partage. J'aime beaucoup Baudelaire. Bisous et bon weekend

    RépondreSupprimer
  24. La contemplation de cette belle photo grise nous dirige vers le maitre du spleen Baudelaire, que j'adore lire.
    mais regarde...l'image garde encore une lumière à la tombée du jour et une étoile viendra se poser sur ce ciel... bientôt!
    Pensées


    RépondreSupprimer
  25. Oui, les nuages qui obscurcissent notre ciel sont parfois très épais et il est difficile de chercher un peu de soleil au bout du tunnel...
    Je t'embrasse fort ma Zozette

    RépondreSupprimer
  26. UN poème appris dans ma jeunesse... je l'aime toujours.
    Merci de l'avoir choisi.
    Bisous et douce journée Josette. Merci pour tout.

    RépondreSupprimer
  27. Oh la je préfère le spleen pour Baudelaire que pour toi. Bises

    RépondreSupprimer
  28. J'espère que toi tu ne l'as pas...Joli poème et ravie de voir que tu reprend le chemin du blog. Bisous doux weekend

    RépondreSupprimer
  29. Cette magnifique image nous rappelle que la vie est mouvement ; la preuve en est l'éclaircie qui, du fond de l'image nous rappelle que le soleil n'est jamais très loin.
    Aussi avec "Élévation" envoyée par Tilia qui corrige l'humeur sombre d'un moment.
    Contente de te retrouver ici !
    Je t'embrasse fort.

    RépondreSupprimer
  30. bonsoir
    ah Baudelaire un poéme dont je ne me lasse pas
    même si il est souvent nostalgique

    la photo est trés belle , cette éclaircie est un espoir
    bises
    kénavo Josette

    RépondreSupprimer
  31. ma chèfre Josette , ce choix est fabuleux , c'est une belle pienture du monde de ces jours nouveaux.
    Enchantée de choix et surtout de te rapprocher un peu .

    je t'embrasse très fort.
    très fort et bonne année ma très chére , nous allons tenir la barre rassembés et en force pour ramener une paix et une sereinité
    je reviens vite.
    merci pour ce poeme bravo baudelaire et le choix non de Sophie mais de Josette.

    RépondreSupprimer