Le papillon
Lorsque le sucre élaboré dans les tiges surgit
au fond des fleurs, comme des tasses mal lavées, - un grand effort se produit
par terre d'où les papillons tout à coup prennent leur vol.
Mais comme chaque chenille eut la tête aveuglée et laissée noire, et le torse amaigri par la véritable explosion d'où les ailes symétriques flambèrent.
Dès lors le papillon erratique ne se pose plus qu'au hasard de sa course, ou tout comme.
Allumette volante, sa flamme n'est pas contagieuse. Et d'ailleurs, il arrive trop tard et ne peut que constater les fleurs écloses. N'importe : se conduisant en lampiste, il vérifie la provision d'huile de chacune. Il pose au sommet des fleurs la guenille atrophiée qu'il emporte et venge ainsi sa longue humiliation amorphe de chenille au pied des tiges.
Minuscule voilier des airs maltraité par le vent en pétale superfétatoire, il vagabonde au jardin.
Francis Ponge - Le Parti pris des choses - 1942
Mais comme chaque chenille eut la tête aveuglée et laissée noire, et le torse amaigri par la véritable explosion d'où les ailes symétriques flambèrent.
Dès lors le papillon erratique ne se pose plus qu'au hasard de sa course, ou tout comme.
Allumette volante, sa flamme n'est pas contagieuse. Et d'ailleurs, il arrive trop tard et ne peut que constater les fleurs écloses. N'importe : se conduisant en lampiste, il vérifie la provision d'huile de chacune. Il pose au sommet des fleurs la guenille atrophiée qu'il emporte et venge ainsi sa longue humiliation amorphe de chenille au pied des tiges.
Minuscule voilier des airs maltraité par le vent en pétale superfétatoire, il vagabonde au jardin.
Francis Ponge - Le Parti pris des choses - 1942
LC de la Cachette clic sur photo
Bonjour Josette,
RépondreSupprimerQue ce papillon est beau, le texte de Francis Ponge est magnifique, merci beaucoup pour le partage, belle et douce journée, bisous !
Un papillon de 1942 tjs d'actualité... tant que nos pesticides et autres ne les tueront pas tous ! Merci Josette, bises
RépondreSupprimerSuperbe ! ce doublé de butineurs.
RépondreSupprimerUn papillon sur une fleur de l'arbre à papillons, quoi de plus normal !
L'abeille, par contre, fait figure d'intruse ;-)
Francis Ponge a de belles métaphores, mais je ne suis pas sûre qu'il parle du Vulcain (Vanessa atalanta en latin, aussi dénommé "Amiral") que tu as photographié.
Bises, grises et humides (mon époux se plaint de la "lourdeur" du temps d'aujpurd'hui)
je ne suis pas assez rapide pour saisir les papillons j'étais ravie de trouver celui là trop occupé pour s'envoler cet été...
SupprimerUn poétique buveur de nectar .......
RépondreSupprimerTrès beau.
Gros bisous Josette.
Belle soirée
Qu'il parle ou non du Vulcain, Francis Ponge exprime le suc des mots.
RépondreSupprimerTrès belle capture photographique !
Tiens, tiens, serait-ce mon vulcain d'Avranches qui serait arrivé jusqu'à chez toi ? Il prend goût aux photos on dirait.. et aux nectar de tes fleurs :-)
RépondreSupprimerGROS BECS m'tiote Josette
Jolie photo de ces butineurs sur l'arbre à papillons, et joli poème que tu nous fais découvrir. Bisous
RépondreSupprimerOui, c'est vrai on a peine à imaginer que cette chenille donnerait vie à un si beau papillon qui sait choisir les arbustes qui lui conviennent !
RépondreSupprimerBisous Josette!