Il est d'étranges soirs ...
Il est d'étranges soirs où les fleurs ont une âme,
Où dans l'air énervé flotte du repentir,
Où sur la vague lente et lourde d'un soupir
Le cœur le plus secret aux lèvres vient mourir.
Il est d'étranges soirs, où les fleurs ont une âme,
Et, ces soirs-là, je vais tendre comme une femme.
Il est de clairs matins, de roses se coiffant,
Où l'âme a des gaietés d'eaux vives dans les roches,
Où le cœur est un ciel de Pâques plein de cloches,
Où la chair est sans tache et l'esprit sans reproches.
Il est de clairs matins, de roses se coiffant,
Ces matins-là, je vais joyeux comme un enfant.
Il est de mornes jours, où las de se connaître
Le cœur, vieux de mille ans, s'assied sur son butin,
Où le plus cher passé semble un décor déteint,
Où s'agite un minable et vague cabotin.
Il est de mornes jours las du poids de connaître,
Et, ces jours-là, je vais courbé comme un ancêtre.
Il est des nuits de doute, où l'angoisse vous tord,
Où l'âme, au bout de la spirale descendue,
Pâle et sur l'infini terrible suspendue,
Sent le vent de l'abîme, et recule éperdue !
Il est des nuits de doute, où l'angoisse vous tord,
Et, ces nuits-là, je suis dans l'ombre comme un mort.
Où dans l'air énervé flotte du repentir,
Où sur la vague lente et lourde d'un soupir
Le cœur le plus secret aux lèvres vient mourir.
Il est d'étranges soirs, où les fleurs ont une âme,
Et, ces soirs-là, je vais tendre comme une femme.
Il est de clairs matins, de roses se coiffant,
Où l'âme a des gaietés d'eaux vives dans les roches,
Où le cœur est un ciel de Pâques plein de cloches,
Où la chair est sans tache et l'esprit sans reproches.
Il est de clairs matins, de roses se coiffant,
Ces matins-là, je vais joyeux comme un enfant.
Il est de mornes jours, où las de se connaître
Le cœur, vieux de mille ans, s'assied sur son butin,
Où le plus cher passé semble un décor déteint,
Où s'agite un minable et vague cabotin.
Il est de mornes jours las du poids de connaître,
Et, ces jours-là, je vais courbé comme un ancêtre.
Il est des nuits de doute, où l'angoisse vous tord,
Où l'âme, au bout de la spirale descendue,
Pâle et sur l'infini terrible suspendue,
Sent le vent de l'abîme, et recule éperdue !
Il est des nuits de doute, où l'angoisse vous tord,
Et, ces nuits-là, je suis dans l'ombre comme un mort.
Albert SAMAIN (1858-1900)
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Bonjour Josette
RépondreSupprimerAinsi va la vie ; ce poeme est très beau
Bises
La poésie évolue avec le temps, change de style, mais pas les émotions qui nous transportent. Superbe poème. Merci, chère Josette
RépondreSupprimerBelle journée en toute amitié.
Roger
Oh que ces sentiments sont bien exprimés et les mots, tels des glaives, réveillent certaines douleurs péniblement enfouies.
RépondreSupprimerBizzzz Josette et bonne fin juin, je me renvole très bientôt pour les contrées lointaines du Botswana...
J'espère que pour toi aujourd'hui ce sera "un clair matin"!
RépondreSupprimerIl y a du Victor Hugo dans ce poème!
Grosses bises Josette
Quelle magnifique roses !
RépondreSupprimerEt le poème aussi, une découverte pour moi.
Bisous !
Superbe poésie ma Josette. Bisous
RépondreSupprimerMerci pour la découverte de ce joli poème ! Bisous
RépondreSupprimerMagnifique poésie, Josette !
RépondreSupprimerBonne fin de semaine !
Bises♥
Il est vrai que tu ressorts de très beaux poèmes même si celui-ci n'est pas des plus joyeux... C'est un plaisir de les faire revivre ainsi.
RépondreSupprimerJ'ai appris ce poème au lycée et malgré le temps je l'aime toujours autant Très belle ta rose!
RépondreSupprimerIl est de mornes jours, où las de se connaître
RépondreSupprimerLe cœur, vieux de mille ans, s'assied sur son butin,
Où le plus cher passé semble un décor déteint,