Pour vivre ici
Ton rire est comme un tourbillon de feuilles mortes
Froissant l’air chaud, l’enveloppant, quand vient la pluie.
Amer, tu annules toute tragédie,
Et ton souci d’être un homme, ton rire l’emporte.
Je voudrais t’enfermer avec ta vieille peine
Abandonnée, qui te tient si bien quitte,
Entre les murs nombreux, entre les ciels nombreux
De ma tristesse et de notre raison.
Là, tu retrouverais tant d’autres hommes,
Tant d’autres vies et tant d’espoirs
Que tu serais forcé de voir
Et de te souvenir que tu as su mentir…
Ton rire est comme un tourbillon de feuilles mortes
Le vent passe en les branches mortes
Comme ma pensée en les livres,
Et je suis là, sans voix, sans rien,
Et ma chambre s’emplit de ma fenêtre ouverte.
En promenades, en repos, en regards
Pour de l’ombre ou de la lumière
Ma vie s’en va, avec celle des autres.
Le soir vient, sans voix, sans rien.
Je reste là, me cherchant un désir, un plaisir ;
Et, vain, je n’ai qu’à m’étonner d’avoir eu à subir
Ma douleur, comme un peu de soleil dans l’eau froide.
Paul Eluard 1918
Merci Josette...il est bien triste Eluard ici... 1918 fin de la première guerre aussi, bises
RépondreSupprimerSuperbe ce poème de Paul Eluard ma Josette. Merci.
RépondreSupprimerBises et bon jeudi
Un peu de poésie ne fait pas de mal, mêm quand c'est triste.
RépondreSupprimerBises
Une tristesse qui s'exprime et marque de son sceau l'histoire de l'homme...
RépondreSupprimerQuand l'esprit vagabonde dans le passé et empêche de vivre le présent pleinement. Bon jeudi Josette
RépondreSupprimerCoucou Josette dans ta Cachette. Quelle densité a le rire selon Eluard ! Merci beaucoup pour ce magnifique choix, gros bisous.
RépondreSupprimerTriste ce poème, comme certaine vie.
RépondreSupprimerMalgré tout, la poésie transcende la tristesse.
RépondreSupprimerTriste ce poème, Josette, mais à la fois très beau ! Merci du partage et bonne soirée ! Bises♥
RépondreSupprimer... un peu de soleil dans l'eau froide...
RépondreSupprimerTout est très beau mais je retiens cet extrait qui est presque optimiste...
GROS BECS m'tiote Josette
Quel beau poème d'Eluard. Mais quelle tristesse aussi. Je ne saurais écrire sur la douleur.
RépondreSupprimerComme Marité, je retiens " un peu de soleil dans l'eau froide". Un peu d'espoir en dépit de tout.
Bisous
"un peu de soleil dans l’eau froide" comme le crie ta photo...
RépondreSupprimerQu'il est beau ce poème!
RépondreSupprimerDes mots qu'on ne se lasse pas de lire et relire...
C'est un poème à la fois beau et triste, comme la vie qui fuit. Bisous
RépondreSupprimerSuperbe choix et poème de Paul Eluard où se mélangent avec subtilité tristesse et touche d'espoir. Chloé
RépondreSupprimerÉtrange tristesse d'un jeune homme à qui tout semble pourtant encore sourire. On connait peu le poète de ces années-là très bon choix merci Josette
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