jeudi 31 juillet 2025

Jeudi poésie - Le Chardon



La fleur du chardon se carrait
Au milieu des piquants dont sa tige est armée ;
Et sans plus de façons, d'elle-même charmée,
À la rose se préférait.
« Je suis plus qu'elle encore et sévère et pudique,
Car on la vit parfois s'humaniser un peu.
Quant à moi, qu'on approche, et l'on verra beau jeu !
Ma devise est, enfin : Qui s'y frotte s'y pique.
« — Et pourquoi s'y frotterait-on ? »
Dit un jeune berger qui cherchait aventure :
« Pour jouir d'une rose on brave une blessure ;
Mais se fait-on piquer pour cueillir un chardon ? »

Antoine-Vincent Arnault 17661834


dimanche 27 juillet 2025

jeudi 24 juillet 2025

Jeudi poésie Marceline Desbordes-Valmore.


Ouvre ton aile au vent, mon beau ramier sauvage,
Laisse à mes doigts brisés ton anneau d'esclavage !
Tu n'as que trop pleuré ton élément, l'amour ;
Sois heureux comme lui : sauve-toi sans retour !

Que tu montes la nue, ou que tu rases l'onde,
Souviens-toi de l'esclave en traversant le monde :
L'esclave t'affranchit pour te rendre à l'amour ;
Quitte-moi comme lui : sauve-toi sans retour !

Va retrouver dans l'air la volupté de vivre !
Va boire les baisers de Dieu, qui te délivre !
Ruisselant de soleil et plongé dans l'amour,
Va-t-en ! Va-t-en ! Va-t-en ! Sauve-toi sans retour !

Moi, je garde l'anneau ; je suis l'oiseau sans ailes.
Les tiennes vont aux cieux ; mon âme est devant elles.
Va ! Je les sentirai frissonner dans l'amour !
Mon ramier, sois béni ! Sauve-toi sans retour !

Va demander pardon pour les faiseurs de chaînes ;
En fuyant les bourreaux, laisse tomber les haines.
Va plus haut que la mort, emporté dans l'amour ;
Sois clément comme lui... sauve-toi sans retour !

Marceline Desbordes-Valmore.

 


 

dimanche 20 juillet 2025

dimanche 13 juillet 2025

Photo du dimanche

 Photo du dimanche avec Monica



Dans le parc de La Villette j'ai croisé un hippocampe... 

Je suis un hippocampe,

au fond des mers je campe,

à personne je ne plais,

je suis petit et laid...

Oui ma vie est cruelle,

bien triste est mon destin,

la mer serait si belle, 

si papa,si maman étaient requins, 

si papa si maman étaient requins...

 

Les poissons me bousculent,

en m'envoyant des bulles,

les pieuvres me basculent,

à coups de tentacules...

Oui ma vie est cruelle,

bien triste est mon destin, l

a mer serait si belle,

 si papa,si maman étaient requins,

si papa si maman étaient requins...

 

Je suis un hippocampe,

je campe, rampe et décampe,

même l'hameçon me fuit,

car je suis trop petit...

 


Oui ma vie est cruelle,

bien triste est mon destin,

la mer serait si belle,

si papa, si maman étaient requins,

si papa si maman étaient requins...

 

(Quartet de Lyon - La Complainte de l'Hippocampe)


jeudi 10 juillet 2025

Jeudi Poésie Francis Ponge

 


Francis Ponge
 
Je m’aperçois d’une chose : au fond ce que j’aime,
ce qui me touche, c’est la beauté non reconnue,
c’est la faiblesse d’arguments, c’est la modestie.
Ceux qui n’ont pas la parole,
c’est à ceux-là que je veux la donner.
Voilà où ma position politique et ma position esthétique se rejoignent.
Rabaisser les puissants m’intéresse moins que glorifier les humbles.
Les humbles : le galet, l’ouvrier, la crevette, le tronc d’arbre et tout le monde inanimé,
tout ce qui ne parle pas…
Je suis un suscitateur.




dimanche 6 juillet 2025

jeudi 3 juillet 2025

Jeudi poésie Edith Södergran

 



Souhait

De tout ce monde ensoleillé
je ne désire qu'une chose : un banc dans le jardin -
un chat s'y prélasserait…
Là-bas je m'assiérai
avec une lettre,
une seule, une toute petite -
tel est mon rêve…

Edith Södergran 1892 - 1923