C'est l'été...
Moment de pause et de farnienteUne petite page par ci par là
je ne vous oublie pas
On se retrouve à la rentrée
C'est l'été...
Moment de pause et de farnienteUne petite page par ci par là
je ne vous oublie pas
On se retrouve à la rentrée
José-Maria de Heredia, Les Trophées
(clin d’œil à Monica)
Photo du dimanche avec Monica
Pour faire suite à la page de Monica qui nous montrait des goémoniers mercredi dernier
Goémons (1962 Gainsbourg)
Forêt silencieuse, aimable solitude,
François-René de Chateaubriand, Tableaux de la nature, 1784-1790
Photo du dimanche avec Monica
Tableau de Nathalia Gontcharova
Vu cette semaine au musée des Arts Décoratif dans le cadre de l'exposition consacrée à Paul Poiret
Photo du dimanche avec Monica
Dans le parc de La Villette j'ai croisé un hippocampe...
Je suis un hippocampe,
au fond des mers je campe,
à personne je ne plais,
je suis petit et laid...
Oui ma vie est cruelle,
bien triste est mon destin,
la mer serait si belle,
si papa,si maman étaient requins,
si papa si maman étaient requins...
Les poissons me bousculent,
en m'envoyant des bulles,
les pieuvres me basculent,
à coups de tentacules...
Oui ma vie est cruelle,
bien triste est mon destin, l
a mer serait si belle,
si papa,si maman étaient requins,
si papa si maman étaient requins...
Je suis un hippocampe,
je campe, rampe et décampe,
même l'hameçon me fuit,
car je suis trop petit...
Oui ma vie est cruelle,
bien triste est mon destin,
la mer serait si belle,
si papa, si maman étaient requins,
si papa si maman étaient requins...
(Quartet de Lyon - La Complainte de l'Hippocampe)
Julos Beaucarne le lac
"Ô Lac, l'année à peine a fini sa carrière et
Près des flots chéris qu'elle devait revoir,
Regarde je viens seul m'asseoir".
C'est terrible je ne peux pas continuer ce poème
Tellement ça m'prend aux tripes,
Celui qui a écrit ça il s'appelait Alfred,
C'était un poète parce que vous savez les poètes,
Ils s'adressent aux choses comme si c'étaient des gens :
Ô Lac qu'il dit, allez-vous, commun des mortels,
Parler à un lac, on va vous prendre pour un "louf",
Pour un "maf", pour un "maboul",
Un trois quarts sot, mais les poètes
Ils peuvent faire ça, ils ont la permission".
Ô Lac, l'année à peine a fini sa carrière,
Quel rythme là-dedans on dirait du rock.
Attention quand il dit : "l'année a fini sa carrière",
Il veut pas parler d'une carrière de pierre de France,
D'Ecaussinnes ou de Gobertange,
Il veut simplement dire que l'année est terminée...
Enfin, mais s'il avait dit : "l'année est terminée"
Mais ça aurait été plat n'est-ce pas?
Toute la poésie aurait foutu le camp.
"Ô Lac, l'année à peine a fini sa carrière et
Près des flots chéris qu'elle devait revoir".
Ici on s'rend compte qu'il y a quequ'chose
Qui ne va plus, que l'ménage allait sur une fesse,
Qu'elle lui a renvoyé ses lettres
Et qu'il est tout seul et il traduit si bien
Cette solitude dans ces vers :
"regarde je viens seul m'asseoir
Sur cette pierre où tu la vis s'asseoir",
Il a une mémoire, ce garçon-là,
Une mémoire d'éléphant, il se souvient exactement
De l'endroit... où était la pierre,
Il ne nous dit pas si elle était ronde,
Carrée ou rectangulaire, vous savez pourquoi?
C'est pour nous faire rêver...
C'est pour nous faire rêver...
à la forme... de la pierre
Mais quel métier!
"Ô
Lac, l'année à peine a fini sa carrière".
Remarquez bien c'est très important ça,
Il s'adresse toujours,
Toujours que c'en est obsédant,
Il s'adresse toujours au Lac...
C'est un interlocuteur social valable,
Il ne répond jamais.
Je ne sais plus au bord de quel lac c'était,
C'était peut-être au bord du Lac des 4 cantons,
Du Lac de Neuchâtel, du Lac de Lugano,
Mais ce n'est pas la position géographique du lac
Qui est importante ici, ce qui est important
C'est ce qu'Alfred a ressenti...
Devant cette dame qui était, semble-t-il,
La plus belle femme du monde, d'ailleurs il ne la décrit pas,
On a raison de dire que quand il y a une belle betterave,
C'est toujours pour un laid cochon,
Et puis il faut vous imaginer comment c'était à ce temps-là,
La nature avait encore toute sa majestuosité :
Pas de pollution, on pratiquait encore la polyculture
Dans le cadre de l'auto-suffisance, l'eau du lac était claire
Comme ce n'est pas possible...
Vous lanciez une pièce et vous la regardiez
Descendre jusqu'au fond comme un noyé pensif,
Les oiseaux étaient abondants, abondants,
Abondants.
Remarquez bien il aurait pu dire des choses
Beaucoup plus banales, par exemple :
"Il neige sur le lac Majeur, j'ai tout oublié du bonheur",
Non, attention c't un poète ce garçon-là.
"Un soir" t'en souvient-il, nous voguions en silence,
On entendait au loin sur l'onde et sous les cieux
Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence :
"flotch... flotch..." les flots harmonieux".
Je ne sais plus au bord de quel lac c'était,
Mais bien sincèrement là, entre 4 yeux,
Barbe à barbe, que ce soit au bord
D'un lac suisse, français ou italien, québécois
Ou belge, en l'occurrence,
Ce n'est quand même pas cela qui est
Le plus important, le plus important c'est
Ce qu'Alfred a ressenti, c'qu'Alfred a voulu
Projeter en poésie, c'qu'Alfred a voulu
Traduire, exprimer avec tous les mots
Qu'il avait appris dans les dictionnaires...
Dans le dictionnaire Larousse, dans le Robert,
Dans le Littré, avec tout ce qu'il savait avec
Tout ce qu'il connaissait... Alfred? Alfred ?
Mon Dieu Seigneur,
Mais ce n'est pas Alfred qu'il s'appelait,
C'est Alphonse ! Bah ! Ça n'fait rien,
ça n'a pas d'importance...
CHALEUR
Tout luit, tout bleuit, tout bruit,
Le jour est brûlant comme un fruit
Que le soleil fendille et cuit.
Chaque petite feuille est chaude
Et miroite dans l’air où rôde
Comme un parfum de reine-claude.
Du soleil comme de l’eau pleut
Sur tout le pays jaune et bleu
Qui grésille et oscille un peu.
Un infini plaisir de vivre
S’élance de la forêt ivre,
Des blés roses comme du cuivre.
Anna de Noailles (1876 – 1933) L’ombre des jours
Sonnet d’été
Nous habiterons un discret
boudoir,
Toujours saturé d’une odeur divine,
Ne laissant entrer, comme on le devine,
Qu’un jour faible et doux ressemblant au soir.
Une blonde frêle en mignon
peignoir
Tirera des sons d’une mandoline,
Et les blancs rideaux tout en mousseline
Seront réfléchis par un grand miroir.
Quand nous aurons faim, pour
toute cuisine
Nous grignoterons des fruits de la Chine,
Et nous ne boirons que dans du vermeil ;
Pour nous endormir, ainsi que
des chattes
Nous nous étendrons sur de fraîches nattes ;
Nous oublierons tout, – même le soleil !
Germain Nouveau 1851 - 1920
Photo du dimanche avec Monica
La Confiture de bonheur de
Sophie (http://prairiedesophie.canalblog.com/)
A réaliser un matin d'été...
Tu sais un de ces matins où le
soleil
se lève un peu plus tard, où
les ombres s'étirent vers l'ouest,
où les prés alentour sont
couverts de rosée argentée...
Prends un petit panier,
nous ne ferons qu'un seul
pot.
En fait cette confiture se
consomme très vite,
tu ne peux enfermer le bonheur
en bocal...
Pour cette recette nous ne
coupons aucune fleur.
Nous cueillons délicatement
quelques couleurs de vie.
Cueille quelques pétales de
rose, pour l'odeur.
Dix pétales de roses claires
Dix pétales de roses roses
Dix pétales de roses jaunes
Une nigelle de Damas
Un pavot rose
Vingt capucines pour le goût.
Glisse dans ton panier
un bouquet de dahlias si
élégants.
Vas vers le fond du jardin et
ramène-moi de ces fleurs jaunes
si hautes et si élégantes dont
je ne connais le nom.
N'oublie pas en passant près de
la gerbe d'or d'en cueillir quelques brins...
Si tu trouves au cours de ta
promenade un papillon ou deux,
une libellule, un escargot,
demande-leur de t'accompagner,
ils le font volontiers.
Et surtout n'oublie pas la
cloche de l'église,
elle chantera pour toi l'heure
de fin de cueillette.
Voilà, munie de tous ces ingrédients délicats,
nous allons ensemble les mêler,
les humer, les sucrer à discrétion.
Sens-tu cette délicieuse odeur
d'amour, d'amitié de bonheur simple?
Dispose tout cela dans un joli
pot de confiture
sur lequel tu colles une belle
étiquette où tu écris
au porte-plume, à l'encre bleue, en italique,
en respectant pleins et déliés.
"Confiture de bonheur".
Ne ferme surtout pas le pot,
laisse-le s'épanouir en liberté.
Avec Marie Sylvie fêtons "Les bons vivants"
Ciel matin de printemps aux nuages vaporeux
Cyclamen papillon
Thé parfumé
Appel du Chat
Sous bois après la pluie
Senteur d'humus
Chants d'oiseaux
Étang aux nénuphars
Empreintes de gibiers
Colvert et sa cane
Nid de cygnes dans les roselières
Bourdonnements d'insectes
Danse des pivoines
Fragrances fleuries
Roses épanouies
Le chat s'impatiente
Le tout accompagné de rencontres amicales
Assorties de discussions passionnées
Echanges de livres et d'idées
Autour d'un café gourmand