vendredi 15 août 2025

Pause estivale !

C'est l'été...

Moment de pause et de farniente

Une petite page par ci par là

je ne vous oublie pas

On se retrouve à la rentrée




 

jeudi 14 août 2025

jeudi poésie José-Maria de Heredia,

Soleil couchant
Les ajoncs éclatants, parure du granit,
Dorent l’âpre sommet que le couchant allume ;
Au loin, brillante encor par sa barre d’écume,
La mer sans fin commence où la terre finit.

A mes pieds c’est la nuit, le silence. Le nid
Se tait, l’homme est rentré sous le chaume qui fume.
Seul, l’Angélus du soir, ébranlé dans la brume,
A la vaste rumeur de l’Océan s’unit.

Alors, comme du fond d’un abîme, des traînes,
Des landes, des ravins, montent des voix lointaines
De pâtres attardés ramenant le bétail.

L’horizon tout entier s’enveloppe dans l’ombre,
Et le soleil mourant, sur un ciel riche et sombre,
Ferme les branches d’or de son rouge éventail.

José-Maria de Heredia, Les Trophées 

(clin d’œil à Monica)

dimanche 10 août 2025

photo du dimanche avec Monica

Photo du dimanche avec Monica


Déchargement d'un goémonier

Pour faire suite à la page de Monica qui nous montrait des goémoniers mercredi dernier

voici une photo prise à Saint Guénolé en 2015.
Les récoltes de goémon sont toujours actuelles.


 Goémons (1962 Gainsbourg) 

Algues brunes ou rouges
Dessous la vague bougent
Les goémons
Mes amours leur ressemblent,
Il n'en reste il me semble
Que goémons
Que des fleurs arrachées
Se mourant comme les
Noirs goémons
Que l'on prend, que l'on jette
Comme la mer rejette
Les goémons

Mes blessures revivent
À la danse lascive
Des goémons
Dieu comme elle était belle,
Vous souvenez-vous d'elle
Les goémons
Elle avait la langueur
Et le goût et l'odeur
Des goémons
Je pris son innocence
À la sourde cadence
Des goémons

Algues brunes ou rouges
Dessous la vague bougent
Les goémons
Mes amours leur ressemblent
Il n'en reste il me semble
Que goémons
Que des fleurs arrachées
Se mourant comme les
Noirs goémons
Que l'on prend que l'on jette
Comme la mer rejette
Les goémons

 


jeudi 7 août 2025

jeudi poésie François-René de Chateaubriand, La Forêt



 Forêt silencieuse, aimable solitude,

Que j’aime à parcourir votre ombrage ignoré !
Dans vos sombres détours, en rêvant égaré,
J’éprouve un sentiment libre d’inquiétude !
Prestiges de mon cœur ! je crois voir s’exhaler
Des arbres, des gazons une douce tristesse :
Cette onde que j’entends murmure avec mollesse,
Et dans le fond des bois semble encor m’appeler.
Oh ! que ne puis-je, heureux, passer ma vie entière
Ici, loin des humains !… Au bruit de ces ruisseaux,
Sur un tapis de fleurs, sur l’herbe printanière,
Qu’ignoré je sommeille à l’ombre des ormeaux !
Tout parle, tout me plaît sous ces voûtes tranquilles ;
Ces genêts, ornements d’un sauvage réduit,
Ce chèvrefeuille atteint d’un vent léger qui fuit,
Balancent tour à tour leurs guirlandes mobiles.
Forêts, dans vos abris gardez mes vœux offerts !
A quel amant jamais serez-vous aussi chères ?
D’autres vous rediront des amours étrangères ;
Moi de vos charmes seuls j’entretiens les déserts.

François-René de Chateaubriand, Tableaux de la nature, 1784-1790

dimanche 3 août 2025

Photo du dimanche avec Monica

 Photo du dimanche avec Monica


Tableau de Nathalia Gontcharova 

Vu cette semaine au musée des Arts Décoratif  dans le cadre de l'exposition consacrée à Paul Poiret

jeudi 31 juillet 2025

Jeudi poésie - Le Chardon



La fleur du chardon se carrait
Au milieu des piquants dont sa tige est armée ;
Et sans plus de façons, d'elle-même charmée,
À la rose se préférait.
« Je suis plus qu'elle encore et sévère et pudique,
Car on la vit parfois s'humaniser un peu.
Quant à moi, qu'on approche, et l'on verra beau jeu !
Ma devise est, enfin : Qui s'y frotte s'y pique.
« — Et pourquoi s'y frotterait-on ? »
Dit un jeune berger qui cherchait aventure :
« Pour jouir d'une rose on brave une blessure ;
Mais se fait-on piquer pour cueillir un chardon ? »

Antoine-Vincent Arnault 17661834


dimanche 27 juillet 2025

jeudi 24 juillet 2025

Jeudi poésie Marceline Desbordes-Valmore.


Ouvre ton aile au vent, mon beau ramier sauvage,
Laisse à mes doigts brisés ton anneau d'esclavage !
Tu n'as que trop pleuré ton élément, l'amour ;
Sois heureux comme lui : sauve-toi sans retour !

Que tu montes la nue, ou que tu rases l'onde,
Souviens-toi de l'esclave en traversant le monde :
L'esclave t'affranchit pour te rendre à l'amour ;
Quitte-moi comme lui : sauve-toi sans retour !

Va retrouver dans l'air la volupté de vivre !
Va boire les baisers de Dieu, qui te délivre !
Ruisselant de soleil et plongé dans l'amour,
Va-t-en ! Va-t-en ! Va-t-en ! Sauve-toi sans retour !

Moi, je garde l'anneau ; je suis l'oiseau sans ailes.
Les tiennes vont aux cieux ; mon âme est devant elles.
Va ! Je les sentirai frissonner dans l'amour !
Mon ramier, sois béni ! Sauve-toi sans retour !

Va demander pardon pour les faiseurs de chaînes ;
En fuyant les bourreaux, laisse tomber les haines.
Va plus haut que la mort, emporté dans l'amour ;
Sois clément comme lui... sauve-toi sans retour !

Marceline Desbordes-Valmore.

 


 

dimanche 20 juillet 2025

dimanche 13 juillet 2025

Photo du dimanche

 Photo du dimanche avec Monica



Dans le parc de La Villette j'ai croisé un hippocampe... 

Je suis un hippocampe,

au fond des mers je campe,

à personne je ne plais,

je suis petit et laid...

Oui ma vie est cruelle,

bien triste est mon destin,

la mer serait si belle, 

si papa,si maman étaient requins, 

si papa si maman étaient requins...

 

Les poissons me bousculent,

en m'envoyant des bulles,

les pieuvres me basculent,

à coups de tentacules...

Oui ma vie est cruelle,

bien triste est mon destin, l

a mer serait si belle,

 si papa,si maman étaient requins,

si papa si maman étaient requins...

 

Je suis un hippocampe,

je campe, rampe et décampe,

même l'hameçon me fuit,

car je suis trop petit...

 


Oui ma vie est cruelle,

bien triste est mon destin,

la mer serait si belle,

si papa, si maman étaient requins,

si papa si maman étaient requins...

 

(Quartet de Lyon - La Complainte de l'Hippocampe)


jeudi 10 juillet 2025

Jeudi Poésie Francis Ponge

 


Francis Ponge
 
Je m’aperçois d’une chose : au fond ce que j’aime,
ce qui me touche, c’est la beauté non reconnue,
c’est la faiblesse d’arguments, c’est la modestie.
Ceux qui n’ont pas la parole,
c’est à ceux-là que je veux la donner.
Voilà où ma position politique et ma position esthétique se rejoignent.
Rabaisser les puissants m’intéresse moins que glorifier les humbles.
Les humbles : le galet, l’ouvrier, la crevette, le tronc d’arbre et tout le monde inanimé,
tout ce qui ne parle pas…
Je suis un suscitateur.




dimanche 6 juillet 2025

jeudi 3 juillet 2025

Jeudi poésie Edith Södergran

 



Souhait

De tout ce monde ensoleillé
je ne désire qu'une chose : un banc dans le jardin -
un chat s'y prélasserait…
Là-bas je m'assiérai
avec une lettre,
une seule, une toute petite -
tel est mon rêve…

Edith Södergran 1892 - 1923

lundi 30 juin 2025

Lac...Humour

 Julos Beaucarne le lac

 

"Ô Lac, l'année à peine a fini sa carrière et
Près des flots chéris qu'elle devait revoir,
Regarde je viens seul m'asseoir".


C'est terrible je ne peux pas continuer ce poème
Tellement ça m'prend aux tripes,
Celui qui a écrit ça il s'appelait Alfred,
C'était un poète parce que vous savez les poètes,
Ils s'adressent aux choses comme si c'étaient des gens :
Ô Lac qu'il dit, allez-vous, commun des mortels,
Parler à un lac, on va vous prendre pour un "louf",
Pour un "maf", pour un "maboul",
Un trois quarts sot, mais les poètes
Ils peuvent faire ça, ils ont la permission".
Ô Lac, l'année à peine a fini sa carrière,
Quel rythme là-dedans on dirait du rock.
Attention quand il dit : "l'année a fini sa carrière",
Il veut pas parler d'une carrière de pierre de France,
D'Ecaussinnes ou de Gobertange,
Il veut simplement dire que l'année est terminée...
Enfin, mais s'il avait dit : "l'année est terminée"
Mais ça aurait été plat n'est-ce pas?
Toute la poésie aurait foutu le camp.

"Ô Lac, l'année à peine a fini sa carrière et
Près des flots chéris qu'elle devait revoir"
.

Ici on s'rend compte qu'il y a quequ'chose
Qui ne va plus, que l'ménage allait sur une fesse,
Qu'elle lui a renvoyé ses lettres
Et qu'il est tout seul et il traduit si bien
Cette solitude dans ces vers :
"regarde je viens seul m'asseoir
Sur cette pierre où tu la vis s'asseoir",

Il a une mémoire, ce garçon-là,
Une mémoire d'éléphant, il se souvient exactement
De l'endroit... où était la pierre,
Il ne nous dit pas si elle était ronde,
Carrée ou rectangulaire, vous savez pourquoi?
C'est pour nous faire rêver...
C'est pour nous faire rêver...
à la forme... de la pierre
Mais quel métier!

"Ô Lac, l'année à peine a fini sa carrière".

Remarquez bien c'est très important ça,
Il s'adresse toujours,
Toujours que c'en est obsédant,
Il s'adresse toujours au Lac...
C'est un interlocuteur social valable,
Il ne répond jamais.
Je ne sais plus au bord de quel lac c'était,
C'était peut-être au bord du Lac des 4 cantons,
Du Lac de Neuchâtel, du Lac de Lugano,
Mais ce n'est pas la position géographique du lac
Qui est importante ici, ce qui est important
C'est ce qu'Alfred a ressenti...
Devant cette dame qui était, semble-t-il,
La plus belle femme du monde, d'ailleurs il ne la décrit pas,
On a raison de dire que quand il y a une belle betterave,
C'est toujours pour un laid cochon,
Et puis il faut vous imaginer comment c'était à ce temps-là,
La nature avait encore toute sa majestuosité :
Pas de pollution, on pratiquait encore la polyculture
Dans le cadre de l'auto-suffisance, l'eau du lac était claire
Comme ce n'est pas possible...
Vous lanciez une pièce et vous la regardiez
Descendre jusqu'au fond comme un noyé pensif,
Les oiseaux étaient abondants, abondants,
Abondants.

"Ô Lac, l'année à peine a fini sa carrière".

Remarquez bien il aurait pu dire des choses
Beaucoup plus banales, par exemple :
"Il neige sur le lac Majeur, j'ai tout oublié du bonheur",
Non, attention c't un poète ce garçon-là.

"Un soir" t'en souvient-il, nous voguions en silence,
On entendait au loin sur l'onde et sous les cieux
Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence :

"flotch... flotch..." les flots harmonieux".

Je ne sais plus au bord de quel lac c'était,
Mais bien sincèrement là, entre 4 yeux,
Barbe à barbe, que ce soit au bord
D'un lac suisse, français ou italien, québécois
Ou belge, en l'occurrence,
Ce n'est quand même pas cela qui est
Le plus important, le plus important c'est
Ce qu'Alfred a ressenti, c'qu'Alfred a voulu
Projeter en poésie, c'qu'Alfred a voulu
Traduire, exprimer avec tous les mots
Qu'il avait appris dans les dictionnaires...
Dans le dictionnaire Larousse, dans le Robert,
Dans le Littré, avec tout ce qu'il savait avec
Tout ce qu'il connaissait... Alfred? Alfred ?
Mon Dieu Seigneur,
Mais ce n'est pas Alfred qu'il s'appelait,
C'est Alphonse ! Bah ! Ça n'fait rien,
ça n'a pas d'importance...

 

jeudi 26 juin 2025

Jeudi Poésie - Chaleur Anna de Noailles





CHALEUR

 

Tout luit, tout bleuit, tout bruit,

Le jour est brûlant comme un fruit

Que le soleil fendille et cuit.

 

Chaque petite feuille est chaude

Et miroite dans l’air où rôde

Comme un parfum de reine-claude.

 

Du soleil comme de l’eau pleut

Sur tout le pays jaune et bleu

Qui grésille et oscille un peu.

 

Un infini plaisir de vivre

S’élance de la forêt ivre,

Des blés roses comme du cuivre.

 

Anna de Noailles (1876 – 1933) L’ombre des jours 

vendredi 20 juin 2025

Vendredi Poésie Germain Nouveau


 

Sonnet d’été

Nous habiterons un discret boudoir,
Toujours saturé d’une odeur divine,
Ne laissant entrer, comme on le devine,
Qu’un jour faible et doux ressemblant au soir.

Une blonde frêle en mignon peignoir
Tirera des sons d’une mandoline,
Et les blancs rideaux tout en mousseline
Seront réfléchis par un grand miroir.

Quand nous aurons faim, pour toute cuisine
Nous grignoterons des fruits de la Chine,
Et nous ne boirons que dans du vermeil ;

Pour nous endormir, ainsi que des chattes
Nous nous étendrons sur de fraîches nattes ;
Nous oublierons tout, – même le soleil !

Germain Nouveau 1851 - 1920

 


dimanche 8 juin 2025

Photo du dimanche avec Monica

 

Photo du dimanche avec Monica


Deux petites orchidées vues au bord d'un chemin
lors d'une promenade mardi matin
Je vous retrouverai fin juin

 photos pour 2 dimanches !




jeudi 5 juin 2025

Jeudi poésie

La Confiture de bonheur de Sophie (http://prairiedesophie.canalblog.com/)

A réaliser un matin d'été...

Tu sais un de ces matins où le soleil

se lève un peu plus tard, où les ombres s'étirent vers l'ouest,

où les prés alentour sont couverts de rosée argentée...

Prends un petit panier,

 nous ne ferons qu'un seul pot.

En fait cette confiture se consomme très vite,

tu ne peux enfermer le bonheur en bocal...

Pour cette recette nous ne coupons aucune fleur.

Nous cueillons délicatement quelques couleurs de vie.

Cueille quelques pétales de rose, pour l'odeur.

Dix pétales de roses claires

Dix pétales de roses roses

Dix pétales de roses jaunes

Une nigelle de Damas

Un pavot rose

Vingt capucines pour le goût.

Glisse dans ton panier

un bouquet de dahlias si élégants.

Vas vers le fond du jardin et ramène-moi de ces fleurs jaunes

si hautes et si élégantes dont je ne connais le nom.

N'oublie pas en passant près de la gerbe d'or d'en cueillir quelques brins...

Si tu trouves au cours de ta promenade un papillon ou deux,

une libellule, un escargot,

demande-leur de t'accompagner, ils le font volontiers.

Et surtout n'oublie pas la cloche de l'église,

elle chantera pour toi l'heure de fin de cueillette.

 Voilà, munie de tous ces ingrédients délicats,

nous allons ensemble les mêler, les humer, les sucrer à discrétion.

Sens-tu cette délicieuse odeur d'amour, d'amitié de bonheur simple?

Dispose tout cela dans un joli pot de confiture

sur lequel tu colles une belle étiquette où tu écris

au porte-plume, à l'encre bleue, en italique,

en respectant pleins et déliés.

"Confiture de bonheur".

Ne ferme surtout pas le pot,

laisse-le s'épanouir en liberté. 

lundi 2 juin 2025

Croqueurs de mots N° 308 avec Marie Sylvie

 Avec Marie Sylvie fêtons "Les bons vivants"


Menu 


Ciel matin de printemps aux nuages vaporeux

Cyclamen papillon

Thé parfumé

Appel du Chat


Balade en forêt

Sous bois après la pluie 

Senteur d'humus

Chants d'oiseaux

Étang aux nénuphars 

Empreintes de gibiers

Colvert et sa cane

Nid de cygnes dans les roselières

Bourdonnements d'insectes


Retour au jardin et ses rires d'enfants

Danse des pivoines

Fragrances fleuries

Roses épanouies

Le chat s'impatiente

Le tout accompagné de rencontres amicales

Assorties de discussions passionnées

Echanges de livres et d'idées

Autour d'un café gourmand