dimanche 13 juillet 2025

Photo du dimanche

 Photo du dimanche avec Monica



Dans le parc de La Villette j'ai croisé un hippocampe... 

Je suis un hippocampe,

au fond des mers je campe,

à personne je ne plais,

je suis petit et laid...

Oui ma vie est cruelle,

bien triste est mon destin,

la mer serait si belle, 

si papa,si maman étaient requins, 

si papa si maman étaient requins...

 

Les poissons me bousculent,

en m'envoyant des bulles,

les pieuvres me basculent,

à coups de tentacules...

Oui ma vie est cruelle,

bien triste est mon destin, l

a mer serait si belle,

 si papa,si maman étaient requins,

si papa si maman étaient requins...

 

Je suis un hippocampe,

je campe, rampe et décampe,

même l'hameçon me fuit,

car je suis trop petit...

 


Oui ma vie est cruelle,

bien triste est mon destin,

la mer serait si belle,

si papa, si maman étaient requins,

si papa si maman étaient requins...

 

(Quartet de Lyon - La Complainte de l'Hippocampe)


jeudi 10 juillet 2025

Jeudi Poésie Francis Ponge

 


Francis Ponge
 
Je m’aperçois d’une chose : au fond ce que j’aime,
ce qui me touche, c’est la beauté non reconnue,
c’est la faiblesse d’arguments, c’est la modestie.
Ceux qui n’ont pas la parole,
c’est à ceux-là que je veux la donner.
Voilà où ma position politique et ma position esthétique se rejoignent.
Rabaisser les puissants m’intéresse moins que glorifier les humbles.
Les humbles : le galet, l’ouvrier, la crevette, le tronc d’arbre et tout le monde inanimé,
tout ce qui ne parle pas…
Je suis un suscitateur.




dimanche 6 juillet 2025

jeudi 3 juillet 2025

Jeudi poésie Edith Södergran

 



Souhait

De tout ce monde ensoleillé
je ne désire qu'une chose : un banc dans le jardin -
un chat s'y prélasserait…
Là-bas je m'assiérai
avec une lettre,
une seule, une toute petite -
tel est mon rêve…

Edith Södergran 1892 - 1923

lundi 30 juin 2025

Lac...Humour

 Julos Beaucarne le lac

 

"Ô Lac, l'année à peine a fini sa carrière et
Près des flots chéris qu'elle devait revoir,
Regarde je viens seul m'asseoir".


C'est terrible je ne peux pas continuer ce poème
Tellement ça m'prend aux tripes,
Celui qui a écrit ça il s'appelait Alfred,
C'était un poète parce que vous savez les poètes,
Ils s'adressent aux choses comme si c'étaient des gens :
Ô Lac qu'il dit, allez-vous, commun des mortels,
Parler à un lac, on va vous prendre pour un "louf",
Pour un "maf", pour un "maboul",
Un trois quarts sot, mais les poètes
Ils peuvent faire ça, ils ont la permission".
Ô Lac, l'année à peine a fini sa carrière,
Quel rythme là-dedans on dirait du rock.
Attention quand il dit : "l'année a fini sa carrière",
Il veut pas parler d'une carrière de pierre de France,
D'Ecaussinnes ou de Gobertange,
Il veut simplement dire que l'année est terminée...
Enfin, mais s'il avait dit : "l'année est terminée"
Mais ça aurait été plat n'est-ce pas?
Toute la poésie aurait foutu le camp.

"Ô Lac, l'année à peine a fini sa carrière et
Près des flots chéris qu'elle devait revoir"
.

Ici on s'rend compte qu'il y a quequ'chose
Qui ne va plus, que l'ménage allait sur une fesse,
Qu'elle lui a renvoyé ses lettres
Et qu'il est tout seul et il traduit si bien
Cette solitude dans ces vers :
"regarde je viens seul m'asseoir
Sur cette pierre où tu la vis s'asseoir",

Il a une mémoire, ce garçon-là,
Une mémoire d'éléphant, il se souvient exactement
De l'endroit... où était la pierre,
Il ne nous dit pas si elle était ronde,
Carrée ou rectangulaire, vous savez pourquoi?
C'est pour nous faire rêver...
C'est pour nous faire rêver...
à la forme... de la pierre
Mais quel métier!

"Ô Lac, l'année à peine a fini sa carrière".

Remarquez bien c'est très important ça,
Il s'adresse toujours,
Toujours que c'en est obsédant,
Il s'adresse toujours au Lac...
C'est un interlocuteur social valable,
Il ne répond jamais.
Je ne sais plus au bord de quel lac c'était,
C'était peut-être au bord du Lac des 4 cantons,
Du Lac de Neuchâtel, du Lac de Lugano,
Mais ce n'est pas la position géographique du lac
Qui est importante ici, ce qui est important
C'est ce qu'Alfred a ressenti...
Devant cette dame qui était, semble-t-il,
La plus belle femme du monde, d'ailleurs il ne la décrit pas,
On a raison de dire que quand il y a une belle betterave,
C'est toujours pour un laid cochon,
Et puis il faut vous imaginer comment c'était à ce temps-là,
La nature avait encore toute sa majestuosité :
Pas de pollution, on pratiquait encore la polyculture
Dans le cadre de l'auto-suffisance, l'eau du lac était claire
Comme ce n'est pas possible...
Vous lanciez une pièce et vous la regardiez
Descendre jusqu'au fond comme un noyé pensif,
Les oiseaux étaient abondants, abondants,
Abondants.

"Ô Lac, l'année à peine a fini sa carrière".

Remarquez bien il aurait pu dire des choses
Beaucoup plus banales, par exemple :
"Il neige sur le lac Majeur, j'ai tout oublié du bonheur",
Non, attention c't un poète ce garçon-là.

"Un soir" t'en souvient-il, nous voguions en silence,
On entendait au loin sur l'onde et sous les cieux
Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence :

"flotch... flotch..." les flots harmonieux".

Je ne sais plus au bord de quel lac c'était,
Mais bien sincèrement là, entre 4 yeux,
Barbe à barbe, que ce soit au bord
D'un lac suisse, français ou italien, québécois
Ou belge, en l'occurrence,
Ce n'est quand même pas cela qui est
Le plus important, le plus important c'est
Ce qu'Alfred a ressenti, c'qu'Alfred a voulu
Projeter en poésie, c'qu'Alfred a voulu
Traduire, exprimer avec tous les mots
Qu'il avait appris dans les dictionnaires...
Dans le dictionnaire Larousse, dans le Robert,
Dans le Littré, avec tout ce qu'il savait avec
Tout ce qu'il connaissait... Alfred? Alfred ?
Mon Dieu Seigneur,
Mais ce n'est pas Alfred qu'il s'appelait,
C'est Alphonse ! Bah ! Ça n'fait rien,
ça n'a pas d'importance...