jeudi 3 juillet 2025
Jeudi poésie
lundi 30 juin 2025
Lac...Humour
Julos Beaucarne le lac
"Ô Lac, l'année à peine a fini sa carrière et
Près des flots chéris qu'elle devait revoir,
Regarde je viens seul m'asseoir".
C'est terrible je ne peux pas continuer ce poème
Tellement ça m'prend aux tripes,
Celui qui a écrit ça il s'appelait Alfred,
C'était un poète parce que vous savez les poètes,
Ils s'adressent aux choses comme si c'étaient des gens :
Ô Lac qu'il dit, allez-vous, commun des mortels,
Parler à un lac, on va vous prendre pour un "louf",
Pour un "maf", pour un "maboul",
Un trois quarts sot, mais les poètes
Ils peuvent faire ça, ils ont la permission".
Ô Lac, l'année à peine a fini sa carrière,
Quel rythme là-dedans on dirait du rock.
Attention quand il dit : "l'année a fini sa carrière",
Il veut pas parler d'une carrière de pierre de France,
D'Ecaussinnes ou de Gobertange,
Il veut simplement dire que l'année est terminée...
Enfin, mais s'il avait dit : "l'année est terminée"
Mais ça aurait été plat n'est-ce pas?
Toute la poésie aurait foutu le camp.
"Ô Lac, l'année à peine a fini sa carrière et
Près des flots chéris qu'elle devait revoir".
Ici on s'rend compte qu'il y a quequ'chose
Qui ne va plus, que l'ménage allait sur une fesse,
Qu'elle lui a renvoyé ses lettres
Et qu'il est tout seul et il traduit si bien
Cette solitude dans ces vers :
"regarde je viens seul m'asseoir
Sur cette pierre où tu la vis s'asseoir",
Il a une mémoire, ce garçon-là,
Une mémoire d'éléphant, il se souvient exactement
De l'endroit... où était la pierre,
Il ne nous dit pas si elle était ronde,
Carrée ou rectangulaire, vous savez pourquoi?
C'est pour nous faire rêver...
C'est pour nous faire rêver...
à la forme... de la pierre
Mais quel métier!
"Ô
Lac, l'année à peine a fini sa carrière".
Remarquez bien c'est très important ça,
Il s'adresse toujours,
Toujours que c'en est obsédant,
Il s'adresse toujours au Lac...
C'est un interlocuteur social valable,
Il ne répond jamais.
Je ne sais plus au bord de quel lac c'était,
C'était peut-être au bord du Lac des 4 cantons,
Du Lac de Neuchâtel, du Lac de Lugano,
Mais ce n'est pas la position géographique du lac
Qui est importante ici, ce qui est important
C'est ce qu'Alfred a ressenti...
Devant cette dame qui était, semble-t-il,
La plus belle femme du monde, d'ailleurs il ne la décrit pas,
On a raison de dire que quand il y a une belle betterave,
C'est toujours pour un laid cochon,
Et puis il faut vous imaginer comment c'était à ce temps-là,
La nature avait encore toute sa majestuosité :
Pas de pollution, on pratiquait encore la polyculture
Dans le cadre de l'auto-suffisance, l'eau du lac était claire
Comme ce n'est pas possible...
Vous lanciez une pièce et vous la regardiez
Descendre jusqu'au fond comme un noyé pensif,
Les oiseaux étaient abondants, abondants,
Abondants.
Remarquez bien il aurait pu dire des choses
Beaucoup plus banales, par exemple :
"Il neige sur le lac Majeur, j'ai tout oublié du bonheur",
Non, attention c't un poète ce garçon-là.
"Un soir" t'en souvient-il, nous voguions en silence,
On entendait au loin sur l'onde et sous les cieux
Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence :
"flotch... flotch..." les flots harmonieux".
Je ne sais plus au bord de quel lac c'était,
Mais bien sincèrement là, entre 4 yeux,
Barbe à barbe, que ce soit au bord
D'un lac suisse, français ou italien, québécois
Ou belge, en l'occurrence,
Ce n'est quand même pas cela qui est
Le plus important, le plus important c'est
Ce qu'Alfred a ressenti, c'qu'Alfred a voulu
Projeter en poésie, c'qu'Alfred a voulu
Traduire, exprimer avec tous les mots
Qu'il avait appris dans les dictionnaires...
Dans le dictionnaire Larousse, dans le Robert,
Dans le Littré, avec tout ce qu'il savait avec
Tout ce qu'il connaissait... Alfred? Alfred ?
Mon Dieu Seigneur,
Mais ce n'est pas Alfred qu'il s'appelait,
C'est Alphonse ! Bah ! Ça n'fait rien,
ça n'a pas d'importance...
dimanche 29 juin 2025
jeudi 26 juin 2025
Jeudi Poésie - Chaleur
CHALEUR
Tout luit, tout bleuit, tout bruit,
Le jour est brûlant comme un fruit
Que le soleil fendille et cuit.
Chaque petite feuille est chaude
Et miroite dans l’air où rôde
Comme un parfum de reine-claude.
Du soleil comme de l’eau pleut
Sur tout le pays jaune et bleu
Qui grésille et oscille un peu.
Un infini plaisir de vivre
S’élance de la forêt ivre,
Des blés roses comme du cuivre.
Anna de Noailles (1876 – 1933) L’ombre des jours
dimanche 22 juin 2025
vendredi 20 juin 2025
Vendredi Poésie !
Sonnet d’été
Nous habiterons un discret
boudoir,
Toujours saturé d’une odeur divine,
Ne laissant entrer, comme on le devine,
Qu’un jour faible et doux ressemblant au soir.
Une blonde frêle en mignon
peignoir
Tirera des sons d’une mandoline,
Et les blancs rideaux tout en mousseline
Seront réfléchis par un grand miroir.
Quand nous aurons faim, pour
toute cuisine
Nous grignoterons des fruits de la Chine,
Et nous ne boirons que dans du vermeil ;
Pour nous endormir, ainsi que
des chattes
Nous nous étendrons sur de fraîches nattes ;
Nous oublierons tout, – même le soleil !
Germain Nouveau 1851 - 1920
dimanche 8 juin 2025
Photo du dimanche avec Monica
Photo du dimanche avec Monica
jeudi 5 juin 2025
Jeudi poésie
La Confiture de bonheur de
Sophie (http://prairiedesophie.canalblog.com/)
A réaliser un matin d'été...
Tu sais un de ces matins où le
soleil
se lève un peu plus tard, où
les ombres s'étirent vers l'ouest,
où les prés alentour sont
couverts de rosée argentée...
Prends un petit panier,
nous ne ferons qu'un seul
pot.
En fait cette confiture se
consomme très vite,
tu ne peux enfermer le bonheur
en bocal...
Pour cette recette nous ne
coupons aucune fleur.
Nous cueillons délicatement
quelques couleurs de vie.
Cueille quelques pétales de
rose, pour l'odeur.
Dix pétales de roses claires
Dix pétales de roses roses
Dix pétales de roses jaunes
Une nigelle de Damas
Un pavot rose
Vingt capucines pour le goût.
Glisse dans ton panier
un bouquet de dahlias si
élégants.
Vas vers le fond du jardin et
ramène-moi de ces fleurs jaunes
si hautes et si élégantes dont
je ne connais le nom.
N'oublie pas en passant près de
la gerbe d'or d'en cueillir quelques brins...
Si tu trouves au cours de ta
promenade un papillon ou deux,
une libellule, un escargot,
demande-leur de t'accompagner,
ils le font volontiers.
Et surtout n'oublie pas la
cloche de l'église,
elle chantera pour toi l'heure
de fin de cueillette.
Voilà, munie de tous ces ingrédients délicats,
nous allons ensemble les mêler,
les humer, les sucrer à discrétion.
Sens-tu cette délicieuse odeur
d'amour, d'amitié de bonheur simple?
Dispose tout cela dans un joli
pot de confiture
sur lequel tu colles une belle
étiquette où tu écris
au porte-plume, à l'encre bleue, en italique,
en respectant pleins et déliés.
"Confiture de bonheur".
Ne ferme surtout pas le pot,
laisse-le s'épanouir en liberté.
lundi 2 juin 2025
Croqueurs de mots N° 308 avec Marie Sylvie
Avec Marie Sylvie fêtons "Les bons vivants"
Ciel matin de printemps aux nuages vaporeux
Cyclamen papillon
Thé parfumé
Appel du Chat
Sous bois après la pluie
Senteur d'humus
Chants d'oiseaux
Étang aux nénuphars
Empreintes de gibiers
Colvert et sa cane
Nid de cygnes dans les roselières
Bourdonnements d'insectes
Danse des pivoines
Fragrances fleuries
Roses épanouies
Le chat s'impatiente
Le tout accompagné de rencontres amicales
Assorties de discussions passionnées
Echanges de livres et d'idées
Autour d'un café gourmand
dimanche 1 juin 2025
Photo du dimanche avec Monica
Photo du dimanche avec Monica
Devant la poste, près du marché et en d'autres endroits bravo à SQY dont dépend Plaisir qui a fait installé des pompes pour les quelques utilisateurs de vélos en ville .. ça serait sympa qu'elle pense aussi aux très nombreux piétons afin que les trottoirs ne soient pas que pièges plein de trous et bosses !
jeudi 29 mai 2025
Jeudi poésie Le thé
Le THÉ
Miss Ellen, versez-moi le
Thé
Dans la belle tasse chinoise,
Où des poissons d’or cherchent noise
Au monstre rose épouvanté.
J’aime
la folle cruauté
Des chimères qu’on apprivoise :
Miss Ellen, versez-moi le Thé
Dans la belle tasse chinoise.
Là,
sous un ciel rouge irrité,
Une dame fière et sournoise
Montre en ses longs yeux de turquoise
L’extase et la naïveté :
Miss Ellen, versez-moi le Thé.
Théodore de Banville 1823 - 1891
dimanche 25 mai 2025
jeudi 22 mai 2025
Jeudi poésie
Romance
Toi, qui
me parles sentiment,
Connais-tu l’amour et ses peines,
Et ses larmes et son tourment ?
As-tu jamais porté ses chaînes ?
Je connais ce petit garçon,
Il fit le malheur de ma vie !
Il a fait perdre la raison
Bien plus d’une fois à Délie.
Toi, dont le cœur me semble aimant,
As-tu connu la jalousie ?
Ah ! c’est le plus cruel tourment :
Redoute cette frénésie.
J’ai connu toute sa fureur.
Lorsque j’aimais à la folie
Hélas ! que d’instants de douleur
A passés la triste Délie !
As-tu connu tous les tourments
Que nous fait éprouver l’absence ?
As-tu compté tous les moments
Par les soucis, par la souffrance ?
Adélaïde-Isabelle-Jeanne
Vivien-Deschampsy (Adèle Chemin)
1772 -
1840
lundi 19 mai 2025
Croqueurs de mots N° 307
C'est Zaza qui s'y colle et voici ce qu'elle nous propose !
Pensez à un objet usuel de la maison et écrivez une petite histoire en le faisant vivre et en insérant éventuellement des dialogues savoureux! L’humour est vivement conseillé.
C'était des petits cailloux
Ramassés on ne sait où
C'était une histoire d'amour
De celles qui doivent durer toujours
Ils furent peint avec cœurs
Ils devaient porter bonheur
Calligraphiés en miroir
Initiales en lettres noires
Se souviennent-ils des dialogues...
Un seul maintenant monologue
L'un contre l'autre encore serrés
En attendant l'éternité pour se retrouver
dimanche 18 mai 2025
jeudi 15 mai 2025
Jeudi Poésie
Dans les jardins, le vent sauvage
Berce des fleurs aux noms latins.
Dans les jardins, sous les ombrages,
La nuit est verte le matin.
L'abeille dans la fleur sauvage
Prend le sucre de son festin.
Le ruisseau roule des images
Dont les yeux ne sont pas éteints.
La branche et le fruit sont sauvages.
L'oiseau volette et le nuage
Avec le soir change de teint.
Et les parfums sont des sauvages,
Savants à parler le langage
dimanche 11 mai 2025
jeudi 8 mai 2025
Jeudi poésie - Serge Gainsbourg
Métier...disparu !
Serge Gainsbourg
lundi 5 mai 2025
Croqueurs de mots N° 306 : Jazzy propose un métier imaginaire
à la barre du bateau des Croqueurs de mots pour la quinzaine, je vous propose d’ inventer un métier imaginaire. Il peut être proche de la réalité ou complètement loufoque , vous pouvez laisser aller votre imagination en prose ou en vers, comme il vous plaira. Un exemple ? fabricant de jurons, tricoteur de rêves, peigneur de girafes….etc…..
Temps passé ou à venir.
j'ai ce pouvoir magique d’alléger vos attentes et de prolonger vos situations heureuses, j'ajoute du bleu dans vos yeux et des sourires sur vos lèvres, je fais éclore les fleurs de vos jardins...
“Des milliers et des milliers d'annéesNe sauraient suffirePour direLa petite seconde d'éternitéOù tu m'as embrasséOù je t'ai embrasséeUn matin dans la lumière de l'hiverAu parc Montsouris à ParisA ParisSur la terreLa terre qui est un astre.”
― Jaques Prévertdimanche 4 mai 2025
jeudi 1 mai 2025
jeudi poésie encore Maurice Carême !
Cloches naïves du muguet,
Carillonnez ! car voici Mai !
Sous une averse de lumière,
Les arbres chantent au verger,
Et les graines du potager
Sortent en riant de la terre.
Carillonnez ! car voici Mai !
Cloches naïves du muguet !
Les yeux brillants, l'âme légère,
Les fillettes s'en vont au bois
Rejoindre les fées qui, déjà,
Dansent en rond sur la bruyère.
Carillonnez ! car voici Mai !
Cloches naïves du muguet !"