lundi 28 juillet 2014

Défi - 128 rencontre incertaine !

Mamzelle Jeanne à la barre


Je n'ai pas de sentiment juste de la pitié et l'émotion de voir un homme jeune et célèbre mourir ainsi...
Et du beau monde j'en ai croisé depuis que je travaille à la clinique du Docteur Blanche. 
Tenez je peux vous dire que celui qui me fait le plus de peine c'est Monsieur de Maupassant, un dément  dans un état physique et mental à faire frémir.
Je me souviens de son arrivée en plein hiver, sa maladie est installée dans son corps et dans sa tête depuis de nombreuses années, il est bien trop tard pour espérer le sauver. Il parait qu'il a écrit des livres mais ça ne lui aura pas été bien utile si c'est pour mourir dans quelques mois.
Maintenant vous le verriez, une vraie calamité qui hors ses crises de délire ne parle et ne peut bouger. 
On raconte que c'est de famille, un cadeau de sa mère pas bien d'aplomb dans sa tête et que son frère était tout aussi fou.
Ce Monsieur de Maupassant le Docteur pensait le soigner en lui faisant écrire ses pensées mais j'ai bien vu que le pauvre homme souffre surtout de l'évolution du mal de Naples qu'une vie de débauche lui a laissé en héritage. Que la jeunesse  insouciante et trop facile se détruise elle même est un immense malheur.
Non je n'ai pas de sentiment mais j'éprouve de la tristesse.
Cette grande vérole lui est montée au cerveau, son regard perdu me fait toujours peur.
Et pourtant il en a séduit des femmes mais avait-il des sentiments pour elles ou ne prenait-il que son plaisir ?

Parfois je me demande si ce n'est pas la vison de notre humanité qui l'a rendu fou...


samedi 26 juillet 2014

Photo du samedi - 77

je vous invite chez  AMARTIA
C'est l'été en voici une qui prend ses repas à son aise sur les fleurs du céleri ...
Juillet pourri est venu à bout des tomates, des pommes de terre, quelques unes ont été ramassées avant la maladie, des courgettes qui végètent lamentablement autant que les haricots... les bocaux resteront vides cette année ! 
LC de la Cachette- clic sur la photo

jeudi 24 juillet 2014

Jeudi poésie - Guy de Maupassant à Émile Zola


Ce mercredi [avril 1875]
Cher Monsieur, 
J’ai eu hier, à mon retour de Normandie, une très agréable surprise en trouvant chez moi La Faute de l’Abbé Mouret que vous avez eu l’extrême amabilité de m’envoyer.
Les quelques mots écrits sur la première page m’ont fait le plus vif plaisir. 
Je viens de terminer la lecture de ce livre, et, si mon opinion peut avoir quelque prix pour vous, je vous dirai que je l’ai trouvé fort beau et d’une puissance extraordinaire, je suis absolument enthousiasmé, peu de lectures m’ont causé une aussi forte impression. J’ai vu, du reste, avec un vrai bonheur, que les journaux, qui jusque-là vous avaient été hostiles, ont enfin été obligés de se rendre et d’admirer. 
Quant à ce qui m’est personnel : j’ai éprouvé d’un bout à l’autre de ce livre une singulière sensation ; en même temps que je voyais ce que vous décrivez, je le respirais ; il se dégage de chaque page comme une odeur forte et continue ; vous nous faites tellement sentir la terre, les arbres, les fermentations et les germes, vous nous plongez dans un tel débordement de reproduction que cela finit par monter à la tête, et j’avoue qu’en terminant, après avoir aspiré coup sur coup et « les arômes puissants de dormeuse en sueur... de cette campagne de passion séchée, pâmée au soleil dans un vautrement de femme ardente et stérile » et l’Ève du Paradou qui était « comme un grand bouquet d’une odeur forte » et les senteurs du parc « Solitude nuptiale toute peuplée d’êtres embrassés » et jusqu’au Magnifique frère Archangias « puant lui-même l’odeur d’un bouc qui ne serait jamais satisfait », je me suis aperçu que votre livre m’avait absolument grisé et, de plus, fortement excité ! 
J’espère, cher Monsieur, que j’aurai le plaisir de vous voir dimanche chez Gustave Flaubert et que je pourrai vous dire tout le plaisir que vous m’avez fait. Recevez en attendant tous mes remerciements, et veuillez croire à mes sentiments les plus dévoués.

Guy de Maupassant

jeudi 17 juillet 2014

défi - 127 la bibliothèque

Défi 127


"J'ai trouvé dans ma bibliothèque"
ou  finissant par :"Je ne suis pas bibliothécaire"(ou les deux)

J'ai trouvé dans ma bibliothèque plus de trésors qu'ALI BABA dans sa caverne, des Sésames pour tous les rêves, pour tous les pays où je n'irai jamais, pour tous les peuples.
J'ai trouvé dans ma bibliothèque le parfum du cuir des reliures, l'odeur du papier et de l'encre.
J'ai pleuré dans ma bibliothèque sur les Malheurs de Sophie, j'ai glissé avec les Patins d'argent, et volé de nuit sur les ailes d'un Petit Prince.
J'ai entendu dans ma bibliothèque Apollinaire parler avec Zola, Achille écouter Zarathoustra...
Ma bibliothèque me rappelle des rencontres comme celle de Marguerite Yourcenar lors d'une causerie à l'occasion d'une signature à la "Lettre Ouverte" ma librairie d'alors ni Zénon ni Hadrien ne m'ont plus quitté !
Ma bibliothèque est nomade, elle déborde et envahie chaque pièce de la maison, les livres s'en échappent, grimpent dans les chambres en piles instables.
Ne me demandez pas un classement...Je ne suis pas bibliothécaire et je vais à la bibliothèque locale afin de rencontrer d'autres bibliophages... 
LC de la Cachette- texte- photo

dimanche 6 juillet 2014

Pause estivale

J'endosse mon costume de Mamou



Mes petites filles

Je ne les attendais pas
Je les ai prises dans mes bras
Petites filles magiques, aimantes
Rêveuses et ensorcelantes
Sources jaillissantes en devenir
Que l’on voit chaque jour s’épanouir
Parfois enjôleuses
Elles  regardent malicieuses
Leurs grands parents séduits
Par ces nouvelles vies
Un monde d’harmonie
Réjouissante symphonie
Pour elles des rêves d’amour
De paix loin des vautours
Des fléaux épargnés
Par le ciel étoilé
Pour elles toujours de l’espoir
Ne jamais les décevoir
Avec mes prières
D’une douce lumière
Pour leurs yeux innocents
Et leurs cœurs transparents
Une vie de douceur
Une vie de splendeur
Pleine de petits bonheurs
De toutes les couleurs


LC de la Cachette- texte, clic sur la photo

samedi 5 juillet 2014

photo du samedi - 76

je vous invite chez  AMARTIA

La bibliothèque organise environ une fois par mois en période scolaire une réunion le soir appelé "Escapage" où quelques lectrices (fi de la parité,les messieurs se font désirer...) viennent parler de leurs lectures...ce qu'elles ont aimé (ou pas !).
Fin mai nous avons lancé l'idée d'un pique-nique pour notre dernière rencontre avant les vacances, nous avons eu beaucoup de chance avec le temps
En voici un petit aperçu : 
 toutes n'ont pu se libérer 
mais l'ambiance était très sympathique, le cadre idéal sur le perron du château juste sous les fenêtres de la bibliothèque.
Chacune avait apporté un plat, une bouteille ou des cerises de leur jardin...
Nous espérons pouvoir recommencer l'année prochaine.
Armelle et Valérie nos charmantes bibliothécaires.

vendredi 4 juillet 2014

Coucou du haïku - valise

Rendez-vous chez  


Les yeux fermés
je voyage sans bagage
dans mes rêves


Pleine de souvenirs
la valise abandonnée
sur le quai

jeudi 3 juillet 2014

Jeudi poésie - Attente G. Ulmer

Un monsieur attendait

Parlé: 
Voici l'histoire émouvante d'un tout petit monsieur
qui aimait tendrement une jeune fille de son village


Un monsieur attendait au Café du Palais
Devant un Dubonnet la femme qu'il aimait
La pendule tournait et les mouches volaient
Et toujours le monsieur attendait.
- 1 -
Elle lui avait dit: Je viendrai vers midi
Il était déjà six heures et demie
Il pensait... c'est bizarre
Comme les femmes sont en retard
Mais toujours patient et plein d'égards.
- 2 -
Lorsque sonna minuit il repartit chez lui
En s'disant: c'est pas pour aujourd'hui
Mais ça m'étonnerait bien
Qu'elle ne vienne pas demain
Et l' lend'main dès huit heures du matin...
- 3 -
Puis les mois se passèrent; vint la crise et la guerre
Le Café changea d'propriétaire
On refit les plafonds
Les chaises, les guéridons
Mais même pendant les transformations...
- 4 -
Un soir l'âme bien lasse il la vit dans une glace
Elle était juste au Café d'en face
Elle s'était tout bonnement
Trompée d'établissement
Et v'la pourquoi pendant quarante ans...
Dernier refrain
Un monsieur attendait au Café du Palais
Devant un Dubonnet la femme qu'il aimait
Mais le jour qu'il la vit elle avait un mari:
 
Le patron de l'autre bar... c'est la vie !
Paroles et musique: Georges Ulmer, Géo Koger, 1947